Capitaine Train perd deux lettres à son nom mais gagne en ambition
Capitaine Train a profité du France Digitale Day, le 15 septembre, pour officialiser son (subtil) changement de nom : désormais, il faut dire "Captain Train" (à l'anglaise).
Un changement pas uniquement cosmétique. Il illustre les ambitions européennes, et même mondiales, de la start-up parisienne.
En 2013, le "franchouillard" Covoiturage.fr devenait Blablacar. Un changement de nom synonyme de passeport pour l'international. En 2015, pour la même raison "Capitaine Train" devient "Captain Train". La jeune pousse fondée en 2011 espère ainsi se mettre sur d'aussi bons rails que son illustre prédécesseur.
un changement pensé de longue date
"On réfléchit à ce changement depuis des années, confie Jean-Daniel Guyot, fondateur et président de la société. En réalité, on avait déposé ce nom anglicisé et les URL associées dès nos débuts en 2011". Mais puisque son premier marché, au départ, était le marché français, la marque "française" s'est naturellement imposée.
"Aujourd'hui, nous sommes vraiment une société européenne, présente dans plusieurs marchés (Italie, Allemagne, France) et avec des salariés de multiples nationalités, explique le dirigeant. Il nous aurait fallu déployer beaucoup d'efforts pour imposer notre nom français à l'étranger. En Italie et en Allemagne par exemple, c'était compliqué. On s'est dits que c'était un effort inutile".
La start-up, qui met la simplicité au cœur de son
expérience client, a donc fait le choix du pragmatisme. L'évolution du nom s'accompagne d'un changement de logo plus clair, plus lisible, adapté à de multiples supports.
le train reste le coeur de métier de captain train
Mais à l'heure où la mobilité prend de multiples formes, pourquoi Captain Train se limite-t-il toujours au rail ? "C'est un choix assumé de se concentrer à 100% sur le train", répond le patron. "La multimodalité, sur le papier, c'est génial ; dans les
faits, chaque mode de transport à ses spécificités, ses tarifs, ses systèmes d'information et on ne peut pas offrir le même niveau de détail partout. Or, notre promesse, c'est de proposer 100% de l'offre, de manière la plus poussée possible dans chaque pays où nous sommes".
Un travail extrêmement technique. "Il faut se connecter à de vieux systèmes d'information, gérer des milliers de combinaisons (cartes de réduction, de fidélité, abonnements) et les spécificités de chaque pays et de chaque opérateur, avec des modes de vente différents à chaque fois. Bref, c'est très compliqué, et notre métier est de rendre tout cela simple et fiable".
Cela dit, Captain Train vend depuis peu des trajets en bus, mais uniquement ceux opérés par les compagnies ferroviaires avec lequel il travaille (en France, la SNCF, iDTGV, Ouigo et Thello)."Le système d'information et de vente est très comparable au train, donc c'est logique", précise Jean-Daniel Guyot.
Conquérir de nouveaux marchés
Avec sa nouvelle image, Captain Train veut continuer à grandir là où il est déjà présent. La start-up annonce 1 million de clients et 75 millions d'euros de ventes en 2015 (sur lesquels il prélève une commission). La société, basée à Paris, a réalisé trois levées de fonds depuis sa création (la dernière, de 5,5 millions d'euros, fin 2014) et embarqué 46 salariés, dont la moitié s'occupent de l'aspect technique.
Elle ne cache pas son ambition de se développer "partout où il y a des rails". A commencer par l'Europe de l'Ouest. Une façon de vérifier que le nouveau nom, "Captain Train", se prononce aussi bien en anglais qu'avec avec l'accent espagnol, portugais, suisse, belge ?
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