
Les républicains américains ont une nouvelle figure de proue. Carly Fiorina, ancienne patrone du groupe d'informatique HP se lance face à la démocrate Hillary Clinton dans la course à la Maison blanche. Habituée des médias, elle a annoncé sa décision le 4 mai sur la chaîne ABC, au cours de l'émission Good Morning America, mais également sur Twitter.
I am running for President. http://t.co/TiEAlrWpUc
— Carly Fiorina (@CarlyFiorina) 4 Mai 2015
Ce ne sont pas les premiers pas en politique de cette Américaine, porte-drapeau du parti républicain, qui a dirigé le géant de l'électronique de 1999 à 2005. Elle avait déjà tenté d'obtenir un siège au Sénat en 2010, mais sa candidature s'était soldée par un échec. Pour que celle-ci ne connaisse pas le même sort, Carly Fiorina a décidé de mettre en valeur sur son site de campagne son expérience professionnelle et ses années à la tête de HP.
Elle y parle de sa progression fulgurante dans la hiérarchie, de simple secrétaire chez Kelly Services, spécialiste des solutions RH, à première dirigeante féminine de l'une des 50 sociétés du classement Fortune Business 50, qui sélectionne les plus grosses entreprises du monde. Elle rappelle qu'elle a pris la direction du groupe en 1999, juste avant l'éclatement de la bulle Internet. Malgré ce contexte difficile, "les recettes de HP ont doublé pendant les 6 années où elle a dirigé la compagnie. Le nombre de brevets déposés a été multiplié par trois, passant à 11 par jour", souligne le portail de la candidate.
poussée vers la sortie
Mais Carly Fiorina omet de préciser qu'elle a été brutalement poussée vers la sortie en février 2005, pour divergences stratégiques avec la direction et les actionnaires d'HP. L'une des mesures clefs de son passage à la tête du groupe, le regroupement des branches PC et imprimantes au sein d'une seule et même entité, a été détricotée quelques mois à peine après sa démission : en juin 2005, le constructeur annulait la fusion de ces deux divisions.
L'ex-PDG d'HP a conduit un vaste plan de réorganisation impliquant des licenciements massifs chez le spécialiste de l'électronique et de l'informatique. Le groupe a dû délocaliser certains postes hors des Etats-Unis. Elle a également mis en œuvre une fusion avec Compaq, très critiquée au sein de l'entreprise. Ce bilan en demi-teinte risque de mettre des bâtons dans les roues de la candidate.
Lélia de Matharel
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