[CES 2017] Avec le Snapdragon 835, Qualcomm met l'accent sur le machine learning et la réalité virtuelle
La nouvelle puce mobile de Qualcomm ne déroge pas aux classiques gains de performance face aux modèles précédents : 20% plus performante que celle de l'année dernière, 50% plus efficiente que celle d'il y a trois ans... Mais ce qui ressort surtout de ce nouveau modèle, c'est l'importance que prend le machine learning dans son fonctionnement et l'assaut que prépare Qualcomm sur le marché de la réalité virtuelle.
Julien Bergounhoux
L'arrivée du nouveau processeur de Qualcomm, le Snapdragon 835, n'était pas un secret, mais l'entreprise n'avait jusqu'ici pas dévoilé ses capacités. C'est chose faite ce 3 janvier, en amont du CES 2017, et ces détails nous éclairent sur l'évolution des smartphones pour l'année à venir.
Qualcomm figure en effet parmi les principaux concepteurs de puces pour smartphones, des System-on-a-Chip qui incluent dans un seul circuit intégré un processeur central, une multitude de processeurs spécialisés, de la mémoire, un modem, etc. Lorsque l'entreprise introduit une fonctionnalité dans ses produits, comme la recharge rapide ("Quick Charge"), on la retrouve ensuite chez tout un tas de marques différentes : Samsung, LG, Sony, HTC, Motorola, Xiaomi...
L'intelligence artificielle au cœur de la puce
Pour le Snapdragon 835 et ses 3 milliards de transistors, Qualcomm a mis l'accent sur 5 piliers : l'autonomie de la batterie, la réalité virtuelle, l'appareil photo, la connectivité et la sécurité. Ces piliers reposent tous sur un même socle : le machine learning, technologie dans laquelle Qualcomm a lourdement investi ces dernières années.
Les techniques d'intelligence artificielle ont de multiples usages : elles permettent d'identifier automatiquement les malwares, elles optimisent à l'extrême la consommation énergétique, notamment pour des applications spécifiques comme les assistants personnels (qui sont toujours à l'écoute en tâche de fond), elles garantissent un meilleur traitement de l'image (pour les photos ou la vidéo) et elles gèrent la fusion de données complexes recueillies par tous les capteurs du smartphone pour les applications liées à la réalité virtuelle ou augmentée (par exemple, le suivi des déplacements dans l'espace).
Gros focus sur la réalité virtuelle avec Daydream
Qualcomm croit très fort en la réalité augmentée, qu'il considère comme le futur de la mobilité, mais 2017 sera surtout pour l'entreprise l'année de la réalité virtuelle. "Nous avons fait beaucoup d'études de marché et 2017 sera l'année où la plupart des consommateurs essaieront la VR, confie Tim Leland, vice-président of Product Management chez Qualcomm. Et cela va être l'un des principaux critères dans l'achat d'un smartphone, notamment avec l'arrivée de Google Daydream."
Qualcomm ne cache pas qu'il collabore étroitement avec Google pour guider l'évolution technologique de ses produits jusqu'à 4 ans à l'avance. Le moteur d'intelligence artificielle du Snapdragon 835 gère d'ailleurs TensorFlow, alors que celui du SD 820 ne le faisait pas. Cela s'applique aussi à Daydream. Pour autant, Qualcomm voit les accessoires de réalité virtuelle pour smartphones (comme le Daydream View ou le Gear VR) comme une simple porte d'entrée et pas une finalité en soi.
20 casques tout-en-un en préparation
L'entreprise a créé un modèle de référence de casque autonome (fonctionnant sans smartphone ni PC) à destination de ses partenaires en 2016, et Tim Leland nous a confié que 20 constructeurs travaillent sur des casques tout-en-un de ce type. Si tous ne passeront pas forcément du stade de prototype à celui de produit, il est clair que cette nouvelle catégorie de casques fera une entrée en force en 2017.
Beaucoup de promesses
Les arguments de Qualcomm sont tentant : avec son optimisation énergétique intelligente, le Snapdragon 835 permettrait plus de 2 heures d'utilisation de réalité virtuelle sur une batterie de smartphone (et ce, sans chauffer outre mesure), avec la possibilité de recharger sa batterie de 0 à 50% en seulement 5 minutes. Il disposerait par ailleurs de performances graphiques 25% meilleures que celles du SD 820, et serait capable d'afficher 60 fois plus de couleurs (jusqu'à un milliard de couleurs en 4K avec HDR10). Le tout avec une latence de 15 ms. S'ajoutent à cela la gestion des déplacements dans une pièce ("room scale") sans capteurs externes, la détection et capture des mouvements des mains, sans accessoires, en temps réel, et le suivi des yeux dans le casque pour optimiser la résolution des images affichées (l'intraduisible "foveated rendering").
Tout ça fait beaucoup de choses, d'autant que les ténors du secteur comme Oculus ou Valve/HTC ont publiquement fait part de la difficulté d'atteindre ces objectifs. Mais Qualcomm est confiant, entre autres parce qu'il compte sur un cycle d'innovation court, avec un renouvellement annuel, comme pour les smartphones. Il sait aussi qu'il peut s'appuyer sur l'écosystème applicatif de Google avec Daydream, et il se targue d'un total de 40 milliards de dollars d'investissement en R&D. On attendra de tester les produits en question pour juger si Qualcomm a tenu ses promesses, mais une chose est sûre : le marché de la réalité virtuelle est bien lancé, et chacun veut sa part du gâteau.
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