[CES 2020] Avec sa serre connectée, MyFood encourage une culture écologique et autonome
La start-up alsacienne MyFood profitera de sa première participation au CES de Las Vegas, qui se tient du 7 au 10 janvier 2020, pour exposer son concept de serre connectée et intelligente. D’abord pensée pour favoriser la culture écologique et autonome, celle-ci a trouvé un large panel de cas d’usage depuis sa création en 2015.
Emissions de CO2, pesticides et engrais, zéro déchet… Les habitudes de consommation ont largement évolué en matière d’alimentation. Les citoyens, plus responsables, ont de plus en plus tendance à privilégier la production locale et l’écologie. Face à ce constat, la start-up strasbourgeoise MyFood, fondée en 2015, a mis au point des serres connectées pour faciliter l’adoption de ce modèle de culture. "Les gens veulent savoir précisément ce qu’il y a dans leur assiette, et la technologie permet d’apporter des garanties", explique à L’Usine Digitale Mickaël Gandecki, son président-fondateur.
COMBINER IOT ET IA
Le concept allie deux techniques distinctes. Au travers de cultures verticales, la permaculture favorise un sol dénué de produits chimiques. L’aquaponie consiste, elle, à associer l’élevage de poissons à la culture de végétaux. Grâce à des capteurs, la solution de MyFood permet de contrôler la température ou l’acidité de l’eau à distance… et, donc, de s’assurer que les conditions restent toute l’année propices à la culture. "De cette manière, il est possible de produire entre 200 et 400 kg de fruits et légumes par an. De quoi nourrir aisément une famille de quatre personnes", pointe Mickaël Gandecki.
Autonome en énergie, du fait de la présence de panneaux solaires, l’installation fait de plus en plus appel à l’intelligence artificielle. Dans ses dernières versions, elle est capable de déterminer si le comportement des différents capteurs est habituel ou non pour effectuer une maintenance prédictive. De nouvelles fonctionnalités permettent de capter automatiquement son et vidéo pour détecter tout incident en son sein. "Nous apportons là une surcouche métier, qui rend la pratique plus confortable."
A date, quelque 200 serres ont été déployées dans 14 pays. La jeune pousse, titulaire du Pass French Tech, a dégagé un chiffre d’affaires d’un million d’euros en 2018. Elle vend son produit aussi bien aux particuliers qu’à des professionnels aux motivations diverses. Des communautés de communes, comme au Blanc-Mesnil en banlieue parisienne, abordent la solution comme un moyen de créer du lien entre habitants. Des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) y ont recours pour lutter contre la progression de la maladie d’Alzheimer chez les patients. Quelques chaînes hôtelières, comme ceux du groupe Partouche, s’engagent dans une démarche durable. Des entreprises (Orange, Air Liquide) y voient, elles, la possibilité d’offrir une bulle d’oxygène aux salariés.
DEUX MODèLES SERONT PRéSENTéS AU CES
Deux jours suffisent pour mettre la serre en place. Celle-ci est proposée en deux modèles. Le premier, d’une taille de 3,5 mètres carrés, est vendu 3500 euros. Le second, familial, coûte 8000 euros pour 22 mètres carrés. "Nous prêtons volontiers main-forte aux novices lorsque c'est nécessaire, affirme Mickaël Gandecki. Mais nous comptons de plus en plus sur les membres de sa communauté pour s’entraider."
Déjà présente au Canada et aux Etats-Unis, "à la marge" selon ses mots, la start-up entend profiter du CES de Las Vegas, où elle se rendra pour la première fois du 7 au 10 janvier 2020 avec la délégation de Business France, pour gagner en visibilité. "Ce sera aussi l’occasion de jauger plus largement l’appétence du public américain pour notre concept, ainsi que de rencontrer l’écosystème autour de la mouvance Tech4Good dans laquelle nous nous inscrivons", détaille son président-fondateur.
MyFood vient de boucler une campagne de financement participatif de 2 millions d’euros. Une somme qu’elle investira dans la R&D pour explorer de nouveaux cas d’usage, notamment la culture de micro-algues ou de plantes aux vertus médicinales. Elle profitera également de cette rentrée d’argent pour étoffer son équipe commerciale, en vue d’une accélération sur le marché allemand. "A plus long terme, cela permettra d’adapter le produit aux besoins spécifiques selon les régions d’implémentation. Nos clients internationaux subissent des climats très divers, auxquels nous devons apporter une réponse."
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