Cet implant connecté permet de contrôler les rejets de greffe de rein en temps réel

Des chercheurs de l'Université Northwestern ont développé un implant connecté permettant de contrôler en temps réel l'état des organes transplantés. Il surveille une éventuelle inflammation détectable grâce à l'augmentation de la température. Il permet de détecter les signes avant-coureurs d'un rejet d'une greffe de rein jusqu'à trois semaines plus tôt que les méthodes actuelles. Ce qui permettrait d'administrer des traitements plus rapidement aux patients. 

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Cet implant connecté permet de contrôler les rejets de greffe de rein en temps réel

C'est une avancée importante pour les personnes transplantées. Un groupe de chercheurs de l'Université Northwestern, située dans l'Illinois, a mis au point un implant connecté pour surveiller l'état de santé en temps réel d'un organe transplanté. Les résultats de l'expérience ont été publiés dans la revue scientifique Science le 7 septembre 2023.

Détection de la température

Installé directement sur un rein, l'implant ultrasouple est capable de détecter les irrégularités de température, signes d'une inflammation pouvant causer un rejet du greffon. Il alerte ensuite le médecin ou son patient via son smartphone ou sa tablette grâce à une technologie sans fil.

Le capteur est minuscule : 0,3 centimètre de large et 0,7 centimètre de long. "Il est plus petit qu'un ongle et a la largeur d'un cheveu", comparent les chercheurs. Il est fixé au rein via la capsule rénale, une couche de tissu fibreux externe à l'organe. L'appareil possède un thermomètre capable de détecter des variations de température de 0,004 degré Celsius.

Il s'agit d'un espoir pour les patients car le rejet d'une greffe peut intervenir à n'importe quel moment et sans forcément de signes. Une véritable source d'angoisse, d'après les témoignages reçus par Lorenzo Gallon, néphrologue spécialisé en transplantation au sein de Northwestern Medicine, directeur de l'étude. "Notre nouvel appareil pourrait offrir une certaine protection et (...) une tranquillité d'esprit", a-t-il ajouté.

Détection des signes trois semaines plus tôt

L'implant a été testé sur un animal de petite taille. Le résultat est probant : le dispositif détecterait les signes avant-coureurs de rejet de la greffe de rein jusqu'à trois semaines plus tôt que les méthodes de surveillance actuelle. Aujourd'hui, le moyen le plus simple de surveiller la santé rénale consiste à mesurer certains marqueurs dans le sang. Or, les taux peuvent varier sans que le rejet n'en soit la raison principale. Un autre moyen consiste à effectuer une biopsie pour analyser une partie du greffon. Une procédure invasive à l'origine de multiples complications (saignements, infections...).

Ce délai supplémentaire pourrait permettre aux médecins d'intervenir plus tôt, améliorant les résultats de la greffe et le bien-être des patients. "Si le rejet est détecté tôt, les médecins peuvent administrer des thérapies anti-rejet", a expliqué John A.Rogers, l'un des chercheurs. La chance de conserver un organe est d'autant plus importante dans un contexte de pénurie mondiale d'organes.

Les chercheurs, convaincus de l'espoir suscité par leur découverte, veulent continuer leur expérimentation sur un animal plus grand. Ils supposent également que l'implant connecté pourrait fonctionner sur d'autres d'organes, tels que le foie et les poumons.

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