Cette formation en ligne gratuite veut aider les Français à mieux comprendre l'intelligence artificielle

La Fondation Abeona, l'Institut Montaigne et la start-up OpenClassrooms lancent une formation en ligne pour démocratiser la compréhension de l'intelligence artificielle. Le cours est entièrement gratuit et est construit en trois grandes parties qui balaient les enjeux techniques, sociaux et éthiques de l'IA. L'objectif est de toucher 1% de la population française, du jeune adolescent jusqu'au retraité.

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Cette formation en ligne gratuite veut aider les Français à mieux comprendre l'intelligence artificielle

La Fondation Abeona (Fondation de France), l'Institut Montaigne et la start-up OpenClassrooms lancent ce 2 avril 2020 une formation en ligne sur l'intelligence artificielle. Gratuite, elle se destine à l'ensemble de la population pour l'aider à mieux appréhender cet ensemble de technologies.

Rompre avec les fantasmes

"L'idée était de se dire que les gens ont tendance à avoir peur de l'IA refusant même parfois de s'en servir", raconte Anne Bouverot, cofondatrice de la Fondation Abeona et présidente du conseil d'administration de Technicolor, interrogée par L'Usine Digitale.

"Je dirai que le plus grand fantasme est le remplacement des humains par l'IA, ce qui n'a aucune chance d'arriver", poursuit-elle. L'objectif est de montrer que la compréhension de l'IA n'est pas limitée à une élite passionnée par les sciences.

Baptisée "ObjectifIA", la formation est librement accessible une fois inscrit sur OpenClassrooms. "Nous avons choisis de la faire en français car il existait déjà pas mal de formations en anglais qui s'adressent à un public expérimenté", précise Anne Bouverot. Le but est de s'adresser à la population la plus large possible, du jeune adolescent au retraité. "Il n'y a pas besoin d'avoir fait des études supérieures mais simplement de savoir lire et écrire", détaille-t-elle.

Des exemples très concrets

La formation dure six heures et comprend trois grandes parties. La première traite de la définition de l'IA à travers des exemples très concrets comme "l'algorithme de recommandation d'Amazon". La seconde s'intéresse aux risques et aux opportunités de l'IA. "Ce n'est parce que l'on cherche à expliquer qu'il faut éviter de parler des problèmes, comme le respect de la vie privée, les biais algorithmiques, l'utilisation des ressources naturelles par les data centers…", énonce Anne Bouverot. Et la dernière partie a pour objectif d'aller un peu loin dans la compréhension du concept. On y parle réseaux de neurones, deep learning et consorts…

La formation est parsemée de QCM, non pas pour évaluer les participants, mais pour les aider à se remémorer les éléments clés. "Nous avons également ajouté des vidéos, dont une de Cédric Villani pour diversifier le contenu", note Anne Bouverot.

Un contenu qui se veut inclusif

Le contenu de la formation a été élaboré par Benjamin Ejzenberg et Anna Choury, "deux vulgarisateurs scientifiques", afin de trouver un bon équilibre entre précision et compréhension. "Nous avons fait très attention à être inclusif, relève Anne Bouverot. Le contenu a été écrit par un homme et une femme par exemple." Une absolue nécessité pour la directrice de la Fondation Abeona, qui milite pour l'égalité des sexes dans les domaines scientifiques.

"Notre objectif est que 1% de la population française, soit environ 600 000 personnes, suive cette formation", confie Anne Bouverot. Pour faire connaître le dispositif, l'Institut Montaigne a poussé à la création d'un groupe d'entreprises et d'organisation intéressées par la formation et prêtes à en faire la promotion auprès de ses membres. "On y trouve la Gendarmerie nationale, Orange, Pôle Emploi, LinkedIn…", indique-t-elle.

Comprendre l'IA dès le plus jeune âge

Des écoles de commerce, d'ingénierie et des universités ont également été approchées. Certains établissements ont accepté de délivrer un crédit ECTS aux étudiants qui suivraient la formation. Anne Bouverot regrette d'ailleurs que l'Education nationale ne soit plus proactive sur le sujet. "Ce serait bien qu'il y ait des cours sur l'IA à l'école", confie-t-elle.

Mais de plus en plus d'initiatives sont en train de naître. Début décembre 2019, l'Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria) a lancé son programme "1 scientifique - 1 classe : Chiche !". Cette initiative vise à faire se rencontrer chercheurs et lycéens autour du numérique pour "donner envie aux jeunes de s’intéresser aux sciences et les sensibiliser aux enjeux qui leur sont associés", expliquait Bruno Sportisse, le PDG de l'Inria, lors de la présentation du dispositif.

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