Exportation de puces vers la Chine : les États-Unis renforcent les sanctions, l'Europe réfléchit
Washington va augmenter le nombre de machines de production ne pouvant pas être exportées vers la Chine. L'Europe, elle, cherche une position commune.
Les États-Unis vont encore accentuer la pression sur la Chine. Selon l'agence Bloomberg, l'administration Biden va renforcer ses restrictions d'exportation sur les puces les plus avancées et sur les machines qui permettent de les produire. L'objectif est toujours d'empêcher aux sociétés chinoises de se procurer ces composants, essentiels notamment dans le domaine de l'intelligence artificielle.
En octobre, Washington a imposé de nouvelles sanctions, élargies à l’ensemble des acteurs chinois et non plus à quelques groupes ciblés pour leurs liens présumés avec l’armée ou le gouvernement. Depuis, une autorisation est nécessaire pour acheter certaines puces, notamment les processeurs graphiques les plus performants de Nvidia, ainsi que certains équipements auprès d’Applied Materials, Lam Research et KLA.
Actuellement, dix-sept machines sont concernées par les restrictions d’exportation de Washington. Les nouvelles règles, qui pourraient être publiées en avril, visent à doubler ce nombre. De quoi contrarier davantage les ambitions chinoises dans la production de semi-conducteurs. Mais aussi d’impacter encore plus le chiffre d'affaires des équipementiers américains.
L'Europe cherche une réponse
Pendant que les Etats-Unis durcissent le ton, l’Europe cherche encore une position commune, a reconnu Valdis Dombrovskis, le Commissaire européen au commerce extérieur. La semaine dernière, les Pays-Bas ont annoncé qu’ils allaient, en partie, s’aligner sur les sanctions américaines, en limitant l’exportation de quelques outils de pointe développés par le leader du secteur ASML.
La Hague espère désormais que les autres pays membres suivront la même voie pour “montrer que l’Union européenne est unie et représente un bloc géopolitique”, plaide Liesje Schreinemacher, la ministre néerlandaise du commerce. L’enjeu est avant tout symbolique: aucun autre pays européen ne joue un rôle majeur sur le marché, qui aurait pu permettre à la Chine de trouver des solutions alternatives.
Et maintenant le Japon ?
Après les Pays-Bas, le Japon pourrait aussi mettre en place des restrictions pour ses équipementiers, en particulier Tokyo Electric et Nikon. Le mois dernier, la presse américaine révélait qu’un accord avait été trouvé lors d’une visite du Premier ministre japonais à Washington. Depuis, Tokyo n’a cependant fait aucune annonce officielle.
Sans équipements étrangers, la Chine ne pourra pas remplir ses ambitieux objectifs de production. Ni monter en gamme pour fabriquer les puces avancées que ses entreprises ne peuvent désormais plus acheter auprès de quasiment tous les fabricants mondiaux. Pékin prévoit bien d’investir massivement pour aider son industrie des semi-conducteurs. Mais le retard accumulé sera bien difficile à combler avec ces nouvelles sanctions élargies.
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