Chips Act : l'Europe trouve un accord sur son plan d'investissements de 43 milliards d'euros
L'Europe souhaite doubler sa part de marché sur le marché des semi-conducteurs d'ici à 2030. Pour y arriver, il faudra multiplier la production par quatre. Un objectif ambitieux.
L'Europe va bien investir 43 milliards d'euros pour relancer la production de semi-conducteurs. Mardi 18 avril, un compromis sur le Chips Act a été entériné entre les institutions européennes, notamment sur la question du financement. Le texte doit encore être adopté par le Parlement et le Conseil de l'Europe, ce qui devrait être une formalité.
Le Chips Act est un vaste plan d'investissements publics et privés. Dévoilé l'an passé, il s'accompagne d'un objectif ambitieux: doubler la part de marché du continent d'ici à 2030. Pour y parvenir, il prévoit d'accorder des subventions publiques aux fabricants de semi-conducteurs, allant même jusqu'à autoriser des entorses aux règles européennes sur les financements publics.
Quadrupler la production
À l'origine du projet, la Commission européenne explique vouloir sortir d'une double dépendance. D'abord envers les États-Unis pour le design des puces électroniques. Ensuite envers l'Asie, notamment Taiwan et la Corée du Sud, pour leur fabrication. C'est un enjeu de souveraineté industrielle, alors que ces composants sont de plus en plus indispensables.
Le continent représente environ 10% de la production mondiale de semi-conducteurs en 2030. Pour atteindre la barre des 20% de parts de marché, il ne faudra pas seulement multiplier les volumes par deux. Mais par quatre car la production mondiale devrait doubler d'ici là.
L'objectif européen sera d'autant plus difficile à atteindre que l'Europe n'est pas la seule à investir massivement dans le secteur. Les États-Unis, la Chine, la Corée du Sud ou encore le Japon sont dotés de plans similaires. Et les géants asiatiques du secteur, TSMC ou encore Samsung, ont dévoilé d'importants plans d'investissements qui n'incluent pas l'Europe.
Trois projets en cours
Le plan européen prévoit d'abord 30 milliards d'euros d'aides publiques, accordées par les différents Etats membres. Initialement, ces subventions ne pouvaient financer que les projets de développement des puces de dernière génération. Mais le texte définitif autorise finalement le financement de composants moins avancés et de centres de recherche ou de design. L'Europe souhaite par ailleurs flécher 11 milliards d'euros vers la recherche et le développement. Et deux milliards vers des start-up du secteur.
Trois projets sont déjà en cours. Intel prévoit de construire une méga-usine en Allemagne, dont le coût est désormais estimé à 30 milliards d’euros, et un site de production plus petit en Italie. En France, STMicroelectronics s’est associé avec le fondeur américain GlobalFoundries, pour une usine qui coûtera près de 7 milliards d’euros. Tous les fabricants qui bénéficieront de subventions publiques devront accepter de réserver, en cas de pénurie, une partie voire l’ensemble de leur production à leurs clients européens.
SUR LE MÊME SUJET
Chips Act : l'Europe trouve un accord sur son plan d'investissements de 43 milliards d'euros
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir