
Christine Lagarde, l'actuelle présidente de la Banque centrale européenne (BCE) et ancienne ministre de l'économie sous le gouvernement de Nicolas Sarkozy, a été visée par une attaque informatique, d'après un article de Business Insider publié le 13 juillet. Contacté par L'Usine Digitale, un porte-parole de la BCE a confirmé cette information tout en précisant que l'attaque n'avait pas réussi. "Aucune information n'a été compromise", a-t-il précisé. Une enquête est en cours.
Utiliser WhatsApp
Les cybercriminels auraient utilisé la stratégie suivante : Christine Lagarde aurait été contactée par SMS en utilisant ce qui semblerait être le numéro de téléphone portable authentique d'Angela Merkel, d'après le média. L'objectif était de la pousser à communiquer via la messagerie WhatsApp, prétextant des arguments de sécurité informatique. Cependant, par précaution, la patronne de la BCE a demandé à l'ancienne chancelière allemande si elle souhaitait vraiment communiquer par ce canal. C'est de cette façon que l'arnaque aurait été révélée.
Business Insider dit ne pas savoir comment les hackers ont réussi à passer par le numéro de téléphone d'Angela Merkel. Pour faire la lumière sur cet incident, l'Office fédéral de protection de la constitution – un service allemand de renseignements placé sous l'autorité du ministère fédéral de l'Intérieur – et l'Office fédéral de la sécurité des technologies de l'information (BSI) seraient ainsi en train de mener une enquête.
Un avertissement adressé aux membres du parlement allemand
Les deux autorités auraient mis en garde les membres du Bundestag (l'assemblée parlementaire allemande) contre cette campagne malveillante. Sans nommer de noms, le document fourni décrivait quel était l'objectif dans l'affaire Merkel : ils voulaient utiliser l'identité de l'ex-chancelière pour obtenir le code d'authentification du compte de service de messagerie de Christine Lagarde pour ensuite s'emparer de son compte.
Il n'y a rien de surprenant que des personnalités publiques soient la cible de cyberattaques étant donné qu'elles disposent d'informations stratégiques. C'est ainsi que Didier Reynders, le commissaire européen à la justice, a par exemple été victime du logiciel espion Pegasus.
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