Clearview AI, spécialiste de la reconnaissance faciale, est attaqué par un groupe d'ONG en Europe

La start-up Clearview AI, éditrice d'un logiciel de reconnaissance faciale, est de nouveau attaquée. Privacy International, Hermes Center of Transparency and Digital Human Rights, Homo Digitalis et Noyb ont déposé des recours devant les Cnil française, italienne, autrichienne, grecque et britannique. Ces ONG estiment que l'entreprise violent le RGPD. 

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Clearview AI, spécialiste de la reconnaissance faciale, est attaqué par un groupe d'ONG en Europe

Quatre organisations non gouvernementales (ONG) – Privacy International, Hermes Center for Transparency and Digital Human Rights, Homo Digitalis et Noyb – ont déposé plusieurs recours contre la start-up Clearview AI auprès des autorités de protection des données en France, en Autriche, en Italie, en Grèce et au Royaume-Uni.

Un moteur de recherche de criminels
L'entreprise Clearview AI, basée à New-York, a développé un outil de recherche reposant sur une technologie de reconnaissance d'images qui a pour objectif de rechercher et d'identifier des auteurs d'infraction. Son fonctionnement est le suivant : il suffit de prendre une personne en photo, de téléverser l'image puis de consulter toutes les images correspondantes. Le système repose sur une base de données qui regroupe plusieurs milliards de photographies aspirées de Facebook, YouTube et Venmo principalement.

La liste des utilisateurs de cette technologie est longue. D'après Buzzfeed News, en février 2020, Interpol, le FBI, Verizon, Walmart, Macy's, la NBA ainsi que les établissements scolaires américains utilisaient ce logiciel. Quelques mois plus tard, sous le feu des critiques, Clearview AI avait promis de ne vendre sa technologie qu'aux forces de l'ordre. Une promesse qui est impossible à vérifier.

Or, d'après les associations de protection de la vie privée, cette activité est contraire au Règlement général sur la protection des données (RGDP). "Les lois européennes sur la protection des données sont très claires en ce qui concerne les finalités pour lesquelles les entreprises peuvent utiliser nos données", explique Ioannis Kouvakas, juriste au sein de Privacy International. "Extraire nos traits faciaux uniques ou même les partager avec la police et d'autres entreprises va bien au-delà de ce à quoi nous pourrions nous attendre en tant qu'utilisateurs en ligne", ajoute-t-il.

Les plaignants espèrent que les autorités vont se réunir pour mener une action conjointe et décider que "les pratiques de Clearview n'ont pas leur place en Europe", peut-on lire dans le communiqué.

Une plainte déjà déposée devant la Cnil
Ce n'est pas la première fois que l'activité de cette start-up newyorkaise est critiquée. En France, c'est la start-up Jumbo Privacy, spécialisée dans la protection des données personnelles, qui a déposé une réclamation devant la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) affirmant que Clearview AI violait de nombreuses dispositions du RGPD. Cette procédure, lancée en juillet 2020, est toujours en cours.

Face aux critiques, Clearview AI utilise toujours le même moyen de défense. Elle affirme ne pas avoir besoin de recueillir le consentement des personnes parce qu'il s'agit de renseignements auxquels le public a déjà accès sur Internet. "Clearview AI explore le web accessible à tous et ne peut pas rechercher d'informations privées ou protégées, notamment dans les comptes de réseaux sociaux privés", a expliqué à plusieurs reprises Doug Mitchell, l'avocat de la société américaine.

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