Cloud : la start-up suédoise Evroc se rêve en hyperscaler européen
Un acteur européen peut-il concurrencer les géants américains du cloud en 2023 ? Evroc y croit. La start-up suédoise lève ambitionne de lever 3 milliards d'euros au cours des deux prochaines années pour y parvenir.
Mattias Astrom l’admet volontiers : son projet est “extrêmement ambitieux”. Et pour cause, l’entrepreneur suédois se lance à l’assaut des géants américains du cloud computing. Mardi 6 juin, sa nouvelle start-up, baptisée Evroc, a officialisé une levée de fonds de 15 millions d’euros. Une première étape avant de viser beaucoup plus haut.
Au cours des deux prochaines années, la société ambitionne en effet de lever pas moins de trois milliards d’euros, en fonds propres mais aussi en dettes et en subventions publiques. Un véritable défi compte tenu du contexte actuel, et de la position dominante écrasante d’Amazon, Microsoft et Google sur le marché du cloud. Cette somme doit lui permettre de construire ses deux premiers data centers “hyperscale”, comprenant plus de 100.000 serveurs.
"Le premier cloud véritablement hyperscale en Europe”
Mattias Astrom ne s’arrête pas là. D’ici à 2028, il prévoit de bâtir huit centres de données et trois centres de recherche et de développement dans l’Union européenne. L’entrepreneur souhaite aussi recruter 3000 personnes, avec l’objectif de combler le retard sur les groupes américains. “Nous allons avoir besoin de lever continuellement des fonds au cours des cinq prochaines années”, explique-t-il à l’agence Reuters.
"Nous voulons construire le premier cloud véritablement hyperscale en Europe”, ajoute-t-il, interrogé par Techcrunch. Si des fournisseurs de cloud existent déjà sur le continent, comme le français OVHcloud, ils sont limités dans leurs ambitions par l’héritage lié à leur activité historique, estime Mattias Astrom, ce qui leur a empêché d’atteindre “la même envergure que les fournisseurs mondiaux de services cloud".
Concurrence des clouds de confiance
L’ambition d’Evroc est de surfer sur l’intérêt autour du cloud souverain, permettant aux entreprises européennes de se placer à l’abri du Cloud Act américain (qui permet à Washington de réclamer des données hébergées chez les groupes américains). Le segment est porteur mais aucun opérateur européen ne peut véritablement rivaliser avec les géants du secteur.
Si la start-up parvient à lever l'argent nécessaire et à lancer son offre, elle devra cependant affronter de nouveaux acteurs sur le marché du cloud souverain : les plateformes dites de "cloud de confiance", qui réuniront des sociétés européennes et les grands groupes américains. Celles-ci doivent combiner le meilleur des deux mondes : la sécurité des données et les technologies des hyperscalers. Lancé en France, ce label pourrait être repris par l'Union européenne.
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