Comment Amazon compte s'imposer dans les paiements sur Internet, mais aussi en magasins

La solution de paiement Amazon Pay permet aux clients de sites marchands tiers de finaliser une transaction en renseignant simplement l'identifiant et le mot de passe de leur compte Amazon. Le géant du e-commerce déploie actuellement cette solution auprès des e-commerçants européens. Aux Etats-Unis, il l'expérimente aussi dans ses propres points de ventes physiques, comme ses Bookstores et ses magasins éphémères, avant de la proposer à d'autres retailers. Amazon planche également sur la voix et d'autres outlls pour rendre l'acte de paiement totalement invisible, qu'il soit réalisé online ou offline. 

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Comment Amazon compte s'imposer dans les paiements sur Internet, mais aussi en magasins

En avril dernier, Amazon a donné le coup d'envoi en France de sa solution de paiement Amazon Pay. Dédiée aux sites marchands tiers, celle-ci vise à raccourcir drastiquement le temps nécessaire pour finaliser une transaction en ligne et ainsi doper les taux de conversion des e-commerçants, qui ne dépassent que très rarement la barre des 2%.

Promesse de la solution : faire bénéficier aux clients d'autres sites marchands l'expérience sans couture bâtie par Amazon. Dans les détails, le service permet aux internautes d’utiliser les informations de leur compte Amazon pour effectuer des achats de produits et de services sur des sites marchands tiers. Les détenteurs de comptes Amazon actifs n’ont qu’à saisir leur identifiant et leur mot de passe lors de la validation de leur commande pour que les informations de paiement et de livraison stockées dans leur compte soient utilisées pour finaliser la transaction.

Un parcours ultra-rapide

Vers un paiement invisible

Pour diminuer encore plus les frictions autour du paiement, Amazon planche sur les interfaces vocales via son assistant personnel Alexa. "Aujourd'hui 14 000 développeurs travaillent sur des skills (des applications vocales, ndlr). Une grosse partie de ces skills concerne le shopping en ligne", indique Giulio Montemagno.

Dans les deux points drive qu'Amazon a ouvert à Seattle pour permettre à ses clients de récupérer leurs commandes passées sur Amazon Fresh, Amazon a mis en place un système qui associe directement la plaque d'immatriculation du véhicule du  client à son compte Amazon. Ainsi, lorsque le client vient récupérer ses courses, à aucun moment il ne doit fournir ses coordonnées bancaires ou un justificatif pour prouver qu'il a déjà payé en ligne. 

 

"L'utilisation d'Amazon Pay permet aux sites marchands de réduire de 70% le temps nécessaire à la finalisation de l'achat", assure Giulio Montemagno, general manager d'Amazon Pay pour l'Europe, que nous avons rencontré lors de la conférence Money 2020, qui se tient du 26 au 28 juin à Copenhague.

Au lancement d'Amazon Pay dans l'hexagone, la firme de Seattle a communiqué le nom d'une poignée de sites marchands ayant adopté la solution, dont Colette, Nature & Découvertes ou encore Doctipharma. Des plates-formes relativement connues, mais qui sont loin de constituer des poids lourds du e-commerce tricolore. Difficile, en effet, d'imaginer un Cdiscount ou un Fnac.com adopter la solution de paiement développée par leur grand concurrent. Toutefois, Giulio Montemagno assure qu'Amazon Pay s'adresse à tous les sites marchands et pas seulement aux petits acteurs. La compagnie aérienne espagnole Vueling va ainsi adopter la solution de paiement et 20 sites marchands du top 100 du e-commerce allemand auraient également intégré l'outil à leur plateforme.

Plus qu'une solution de paiement

Pour conquérir de nouveaux clients, et se distinguer d'autres solutions de paiement comme le très installé Paypal, Amazon mise sur l'immense base de clients (le géant du e-commerce compte 300 millions d'utilisateurs actifs dans le monde) qu'il peut potentiellement apporter aux sites tiers. "Dans le monde, Amazon Pay compte 33 millions d'utilisateurs. Parmi eux, 50% sont des clients d'Amazon Prime. Ce sont des clients qui achètent très régulièrement sur Internet. Donc la qualité des utilisateurs qu'on apporte aux sites marchands est très élevée et d'un point de vue pratique cela assure que les informations de paiement et de livraison restent à jour", assure Giulio Montemagno.

Quant aux craintes relatives à l'exploitation des données issues des transactions réalisées sur les sites tiers, Amazon se veut rassurant. "Aujourd'hui, nous voyons Amazon comme une société technologique. Le service de paiement est totalement séparé des autres activités de la société et nous récupérons uniquement les informations qui sont strictement nécessaires, c’est-à-dire le montant de la transaction et son heure. Nous ne récupérons pas les données sur le contenu du panier", assure-t-il.

La solution Amazon Pay testée dans les magasins physiques

Avec ce service, le géant du e-commerce cherche, bien entendu, à développer une nouvelle source de revenus. Pour chaque transaction, la firme de Seattle prélève 25 centimes, plus une commission qui oscille entre 1,4 et 3,4%. Mais Amazon n'entend pas se contenter des seuls achats en ligne. Le géant américain souhaiterait également déployer sa solution dans les magasins physiques. Avant de proposer Amazon Pay à des retailers tiers, Amazon l'expérimente dans ses propres points de ventes physiques. "Nous expérimentons de nouveaux formats de commerce. On y teste nos solutions en interne et une fois que la solution a été testée, nous pouvons la proposer à des marchands tiers", expose Giulio Montemagno.

Amazon Pay a ainsi été déployée dans les dix Bookstores d'Amazon présents aux Etats-Unis. La solution de paiement est également proposée dans les magasins physiques éphémères qu'ouvre le géant du e-commerce pour vendre ses produits électroniques comme la liseuse Kindle et la tablette Amazon Fire. Sur place, les clients n'ont qu'à présenter le QR code qui apparaît sur l'application mobile Amazon pour régler leurs achats. "Notre vision c'est qu'avec un compte Amazon on puisse acheter sur Amazon, sur d'autres sites marchands, mais aussi sur la partie offline", conclut Giulio Montemagno.

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