Comment EDF teste les technologies IoT

EDF travaille avec Nokia pour tester les technologies IoT dans ses laboratoires de R&D en Ile-de-France. Ses différents métiers mènent aussi un travail sur le big data.

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Comment EDF teste les technologies IoT

EDF avance lentement mais sûrement vers l’internet des objets. Après avoir réalisé une étude d’intérêt général sur le sujet auprès de l’ensemble des métiers du groupe en 2015, la division R&D de l’énergéticien a entamé une phase de tests plus concrets fin 2017. Elle s’est associée à Nokia pour évaluer l’utilisation de technologies IoT en environnement industriel.

"Nous voulons définir les points forts et points faibles de chaque protocole et technologie, dans une approche agnostique, hors des promesses marketing, pour éclairer les métiers du groupe", résume Stéphane Tanguy, directeur des programmes de recherche autour des outils d’information d’EDF et responsable SI de la R&D. Il insiste sur l’importance de mener des tests réels en laboratoire et ne pas s’appuyer uniquement sur la simulation de phénomènes physiques. "C’est important pour voir comment les capteurs et les protocoles se comportent en environnement industriel, comment ils passent d’un mode ‘veille’ à un mode ‘actif’ par exemple, pour connaître les vraies consommations énergétiques, comprendre les échanges entre objets et protocoles…", détaille-t-il

EDF teste Un large panel de technologies

La R&D chez EDF en bref
La R&D groupe d’EDF compte 2000 salariés en France (avec trois centres en région parisienne, dont celui tout neuf de Saclay), aux Etats-Unis, en Chine, en Angleterre… Elle travaille sur des sujets extrêmement variés comme la production, la connaissance clients, la transition électrique, sociétale et digitale, pour l’ensemble des activités du groupe : nucléaire, renouvelables, thermique, hydraulique, EDF, Enedis, la recharge de véhicules électriques, les réseaux de chaleur… La R&D d’EDF disposait en 2016 d’un budget de 570 millions d’euros. Un tiers de son activité consiste à de la recherche sur des paris technologiques sans forcément être saisie par l’une des branches du groupe.

 

EDF, de par la nature de son activité, veut s’assurer de la robustesse des différentes solutions IoT avant un éventuel déploiement massif. Parmi les paramètres surveillés particulièrement par les équipes R&D, il y a l’endurance des objets, leur consommation, mais aussi le coût à l’usage. Côté réseaux, c’est notamment le niveau de pénétration des matériaux par le signal (notamment le béton), les services de géolocalisation et, bien sûr, la cybersécurité qui sont passés en revue. EDF teste aussi bien les technologies cellulaires (NB-IoT, LTE-m) que des réseaux utilisant des fréquences libres (Sigfox, LoRa).

Ces tests, qui se dérouleront jusqu’à l’été 2018, permettront à EDF de construire une boîte à outils IoT dans laquelle les différents métiers du groupe pourront piocher pour leurs projets. Parallèlement à ce travail des équipes R&D, des divisions du groupe ont déjà développé des POC (prooves of concept) sur différents cas d’usage possibles de l’IoT, comme la protection des travailleurs en milieu isolé ou le "géo-tracking". "Nous avions identifié une centaine de cas d’usage différents pour nos métiers lors de notre étude de 2015, le potentiel est important, explique Stéphane Tanguy. Les calendriers de déploiement sont différents selon les métiers".

Big data et data science

La finalité de l’IoT est de remonter de nouvelles données utiles pour améliorer l’efficacité opérationnelle, faire des économies et créer de nouveaux services. Mais l’entreprise dispose déjà de nombreuses données qu’elle cherche à mieux exploiter. "Nous disposons déjà de capteurs de process (température, pression) qui servent à faire du monitoring, mais ne communiquent pas forcément en temps réel. Elles nous remontent déjà des informations précieuses. Ces données étaient confinées dans des applications distinctes et hétérogènes. Nous les versons dans des datalakes pour les dé-siloter et les analyser. L’objectif est d’y appliquer des algorithmes de façon à trouver des corrélations, développer, des applications, faire de la comparaison inter-usines, tirer des enseignements…", détaille Stéphane Tanguy.

Si EDF n’apparaît pas particulièrement en avance sur l’IoT, il est plutôt bien positionné sur le big data. "Quand je discute avec d’autres industriels, je constate que nous sommes bien placés sur la mise en place de dispositifs d’innovation pour appliquer de nouvelles techniques de data-science sur nos données".

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