Comment le gouvernement mise sur l'IA pour transformer les administrations et les services publics

Une liste de quinze nouveaux projets d’implémentation de l’intelligence artificielle dans les administrations a été dévoilée par les services de l’Etat mercredi 17 juillet 2019. Le but du programme : faciliter le travail des fonctionnaires, pour gagner en efficacité. Tour d’horizon en 5 applications.

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Comment le gouvernement mise sur l'IA pour transformer les administrations et les services publics
Le programme IA en chiffres
• 4 millions d’euros pour le développement de nouveaux cas d’usage
• 15 projets retenus dans la seconde vague, sur les 46 proposés par 38 administrations
• 6 prototypes déjà en cours de déploiement après la première vague de sélection en juin 2018

C’est une étape de plus dans la digitalisation de l’Etat. La Direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication (Dinsic) et la Direction interministérielle de la transformation publique (DITP) ont dévoilé mercredi 17 juillet 2019 les cas d’usage lauréats d’une réflexion au sujet de l’intelligence artificielle. Sur les 46 projets proposés par 38 administrations, 15 ont été retenus. Ces derniers rejoignent six premiers chantiers, retenus en juin 2018 et actuellement en cours d’implémentation au sein des services publics.

Leur ambition : faciliter le travail des fonctionnaires… et entraîner un gain de productivité. "En libérant les agents de certaines tâches, ces technologies pourront leur permettre de se recentrer sur leur cœur de métier, notamment par un accompagnement plus personnalisé des usagers, pour un meilleur service rendu", explique la Dinsic dans un communiqué, qui qualifie l’IA d’"enjeu d’avenir pour le service public". Une enveloppe de quatre millions d’euros sera consacrée à ces quinze nouveaux projets – soit 3,5 millions pour l’accompagnement technique et 500 000 pour l’accompagnement scientifique.

"La stratégie ambitieuse du gouvernement en matière d’intelligence artificielle s’accompagne d’un investissement sans précédent de 1,5 milliard d’euros sur cinq ans. Dans ce cadre, j’ai la conviction que l’IA doit être une formidable opportunité pour transformer l’action publique. Les 15 projets sélectionnés vont permettre de simplifier et faciliter la vie des Français en améliorant le fonctionnement du service public", a pour sa part estimé Cédric O, secrétaire d’Etat chargé du Numérique.

1/ IDENTIFIER LES FAUSSES DéCLARATIONS

A chaque produit, la bonne nomenclature. L’intelligence artificielle devrait permettre d’identifier formellement chaque produit importé afin de s’assurer que les bons droits de douane s’appliquent. Cette prouesse, rendue possible via l’extraction d’informations issues de documents administratifs uniques, devrait porter un coup aux activités frauduleuses.

Dans le cadre de l’organisation interne de la fonction publique dans les collectivités locales, certains actes dits "transmissibles" doivent être obligatoirement communiqués à un représentant de l’Etat et soumis à un contrôle de légalité. Là aussi, une technique d’IA permettrait de faire un premier tri avec les actes qui ne le sont pas… mais aussi de détecter les informations à vérifier en priorité.

2/ GARANTIR UNE INTERPRéTATION UNIFORME DE LA LOI

Liberté, fraternité… égalité. Le domaine de la Justice doit lui aussi bénéficier d’une cure de jouvence grâce aux algorithmes, qui devront permettre d’éviter les divergences de jurisprudence entre différents procès. Des données issues de la Cour de cassation et de diverses cours d’appel seront agrégées pour obtenir un résultat tangible, qui rapprochera ainsi les décisions relevant du même fait. En analysant l’ensemble des requêtes formulées auprès des tribunaux administratifs, l’IA permettra également de regrouper tous les contentieux pour établir des "séries" pour plus d’efficacité.

3/ CONSEILLER LES PROFESSIONNELS LORS DE LEUR INSTALLATION

Au sein des chambres des métiers et de l’artisanat, un outil d’aide à la décision sera développé pour accompagner l’installation des professionnels. L’intelligence artificielle, nourrie par les données d’entreprises d’un secteur géographique, permettra de déterminer les chances de succès d’un artisan sur un territoire précis. De quoi établir une balance opportunités/risques… et savoir quand se lancer.

4/ RENFORCER LA SéCURITé DES TRAVAILLEURS ET DES CITOYENS

La base de données du système d’information de la surveillance de l’exposition aux rayonnements ionisants (SISERI) devrait alimenter une intelligence artificielle visant à établir un suivi personnalisé pour chaque agent de sûreté nucléaire. Cette mise à profit de la data devrait permettre de détecter plus facilement les anomalies... et, in fine, de renforcer la protection des travailleurs.

Les citoyens peuvent par ailleurs déjà déposer une pré-plainte en ligne. Le système, pas encore assez autonome, sera amélioré grâce à un algorithme qui devrait à terme permettre de qualifier cette dernière. Il est ainsi possible de détecter les infractions concernées et d’identifier les questions complémentaires à poser à l’usager. Un gain de temps pour les plaignants, au-delà des agents.

5/ ACCOMPAGNER LES initiativeS SCIENTIFIQUES

Le Service hydrographique et océanographique de la Marine (Shom) exploitera davantage encore les mesures de télédétection par laser (Lidar) pour poursuivre l’amélioration du référentiel du littoral. Une technique d’IA devrait ainsi accélérer la production de données en autonomie et de façon plus précise, en apprenant au fur et à mesure des corrections apportées par l’équipe de chercheurs.

Pour sa part, l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) utilisera les données de position de ses antennes permanentes pour nourrir un algorithme chargé d’identifier – puis corriger – les ruptures dans les mesures de terrain. Objectif : prendre part à l’amélioration du système international de référence terrestre, avec un calcul de coordonnées précises.

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