Comment le Salon du Chocolat a orienté sa transformation digitale vers une plateforme e-commerce
Le Salon du Chocolat a lancé début décembre une nouvelle plateforme digitale. Elle présente la particularité de combiner contenus médias et marketplace, pour laquelle l’événement à la renommée internationale s’est allié les services de l'éditeur français Wizaplace. Si le Covid-19 a servi de catalyseur, la place de marché a vocation à faire vivre cet événement à la renommée mondiale tout au long de l’année et à le placer de façon pérenne au centre de l’écosystème chocolatier français.
Le secteur de l’événementiel est pleinement affecté par la crise sanitaire. Les salons, quel que soit le public qu’ils visent, ont dû se réinventer, et le Salon du Chocolat n’échappe pas à la règle. Mais sa transformation numérique – dans les cartons du Franco-Suisse Gérald Palacio qui l’a racheté il y a deux ans – l’a poussé vers un positionnement atypique.
Le Salon du Chocolat est désormais "la plus grande chocolaterie en ligne au monde. Nous étions très dynamiques en matière de contenus et de réseaux sociaux, mais nous n’avions pas entamé de processus de transformation digitale, explique Gérald Palacio, qui ambitionne désormais de faire du Salon du Chocolat "une marque globale et pérenne".
La marketplace, version augmentée de l'événement
Poussé à la fois par la crise sanitaire et par l’évolution des comportements d’achats des consommateurs, de plus en plus enclins à la commande en ligne, il s’appuie sur un modèle à la fois innovant et qui a fait ses preuves depuis quelques années : la marketplace. Ce modèle économique en pleine expansion, popularisé par Amazon, était encore inédit dans l’univers du chocolat. Objectif : réunir sur une seule plateforme une sélection unique des meilleurs artisans français et pourquoi pas, internationaux. "La place de marché est la version augmentée d’un salon, poursuit Gérald Palacio. On y créé du trafic, on amène le public vers des artisans qui ont leur propre contenu".
Salon grand public à la renommée internationale, l’organisation capitalise sur le soutien des organisations et fédérations professionnelles, les licences ainsi que sur sa forte notoriété. Pour unifier ces acteurs, il fait appel à l’éditeur de solutions marketplace lyonnais Wizaplace. "De nombreux salons se sont digitalisés sans intégrer la transaction, analyse Eric Alessandri, qui a fondé cette société en 2012, et compte parmi ses clients des sociétés comme Engie, BNP Paribas ou encore OVHCloud. La marketplace permet de sortir de cette logique d’annuaire et d’aller plus loin grâce à la puissance de la marque".
Wizaplace est une solution tout-en-un "Standalone", c'est-à-dire sans modules ou connaissances complémentaires, qui concentre tous les outils nécessaires au fonctionnement d'une marketplace. "Notre outil permet de maîtriser l’intégralité de la naissance d’un projet à sa mise en ligne", poursuit Eric Alessandri. L’expert divise la conception d’une marketplace en deux étapes fondamentales. La première est l’accent mis sur l’UX Design, qui joue un rôle clé et permet de proposer une expérience utilisateur de qualité, avec l’intégration et le développement.
Une plateforme multidevises et à l'offre de livraison homogène
La seconde priorité est l’intégration des catalogues des vendeurs tiers. "C’est un travail qui nécessite de nombreux échanges entre la plateforme et ses vendeurs, notamment sur la gestion du catalogue et de la logistique", note Eric Alessandri. Un constat partagé par Gérald Palacio. "Il y a une phase en amont indispensable pour définir l’offre, la cible et le contenu, ajoute-t-il. Il faut attirer les vendeurs et répondre à leurs besoins, puis procéder à la phase d’intégration et les guider". La plateforme est multidevises et propose trois prestataires pour la livraison – Chronopost, Colissimo et Mondial Relay. "Cela permet d’avoir des prix homogènes et cela apporte beaucoup de valeur pour le client", explique le directeur de Wizaplace.
Comme pour toute marketplace, c’est la qualité de l’offre et son exhaustivité qui font la pertinence de la plateforme. Le site compte à date une cinquantaine d'artisans et de marques (Jean-Paul Hévin, Bernachon, Bonnat, Hugo & Victor, Chapon, Hasnaâ, Chocolaterie Franck Kestener, Jérôme de Oliveira…) et environ 1 400 produits.
Un moteur de recherche et des filtres dédiés permettant aux utilisateurs, dont beaucoup sont passionnés et/ou connaisseurs, d'affiner au plus près leurs requêtes par prix, allergènes, type de produits (tablettes, truffes, ganaches et autres confiseries) mais également par distinctions (Meilleurs Ouvriers de France, membres de l'association Relais Desserts ou encore sélection du Club des Croqueurs de Chocolat, éditeur du guide éponyme). La plateforme vise à faire découvrir des nouveaux talents. "Un Google du chocolat, qui vise à rechercher d’une autre façon que la recherche traditionnelle", selon les mots de Gérald Palacio. Le site met également l’accent sur la qualité des contenus, avec des conseils de dégustation, des interviews de chefs ou encore des recettes pas à pas. Les contenus sont renouvelés toute l'année.
Un événement phygital dans le futur
Si les deux partenaires refusent de partager des premiers indicateurs, ils saluent un "excellent démarrage". Quelques semaines après son lancement, la place de marché figure dans le top 3 de l’éditeur en chiffre d’affaires généré. Le montant de la commission sur les transactions n’est pas précisé mais celle-ci est comprise entre 10 et 25%, selon les standards du marché. A la fois réponse aux usages des consommateurs et à la transformation du secteur, la marketplace va finalement permettre de faire vivre le Salon du Chocolat tout au long de l’année. "Il n’y pas d’équivalent", insiste Gérald Palacio.
Face à des sites alimentaires généralistes, la place de marché veut devenir acteur de la transformation d’un marché du chocolat peu digitalisé. "Il y avait une attente, qu’a accélérée le Covid". Reste à savoir comment coexisteront cette offre en ligne et le retour du Salon en "physique", à l’automne 2021. "Nous allons créer un événement phygital", conclut-il.
Une version en anglais est prévue pour l’année prochaine et le site a vocation à être déployé à l’international. Le Salon du Chocolat est présent dans 10 pays et il réunit plus de 800 000 visiteurs chaque année.
SUR LE MÊME SUJET
Comment le Salon du Chocolat a orienté sa transformation digitale vers une plateforme e-commerce
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir