Comment les entreprises chinoises travaillant sur l'IA contournent les sanctions américaines

Ciblés par des restrictions sur l'achat de puces électroniques, des groupes chinois parviennent à échapper aux sanctions en passant notamment par des services de cloud computing.

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Comment les entreprises chinoises travaillant sur l'IA contournent les sanctions américaines

Les entreprises chinoises n’ont pas tardé à trouver la parade face aux restrictions imposées par Washington sur l’exportation de composants électroniques. Dans une récente enquête, le Financial Times explique ainsi comment certains spécialistes de l’intelligence artificielle parviennent à contourner les sanctions américaines. Et peuvent ainsi toujours à entraîner leurs modèles.

Les restrictions de Washington se sont faites en deux temps. Elles ont d’abord touché quelques entreprises, placées sur une liste noire du département du Commerce en raison de leurs liens supposés avec gouvernement ou l’armée. L’exemple le plus emblématique est celui de Huawei, qui ne peut plus se fournir auprès d’entreprises américaines et de groupes étrangers utilisant des technologies américaines, comme TSMC ou Sony par exemple.

Le cloud pas concerné par les sanctions

Dans un deuxième temps, les sanctions ont été élargies à l’ensemble des groupes chinois. Depuis octobre 2022, les Etats-Unis limitent ainsi l’exportation vers la Chine de puces avancées et des équipements nécessaires à leur production. Sur le papier, les groupes chinois ne peuvent ainsi plus accéder aux technologies de pointe en particulier les processeurs graphiques du groupe américain Nvidia, cruciales dans le domaine de l’intelligence artificielle.

Pour contourner ces sanctions, la première parade consiste à passer par des offres de cloud computing, parfois même américaines, qui ne sont pas concernées par les restrictions à l’exportation. Pour de nombreuses start-up, notamment toutes celles qui cherchent à concevoir des alternatives à ChatGPT, les sanctions sont ainsi indolores, car elles auraient de toute manière privilégié le cloud, plutôt que de bâtir leur propre infrastructure.

Vers de nouvelles sanctions ?

Deuxième parade: louer des puces auprès des nombreux groupes chinois, souvent soutenus par l’État, qui ont amassé d’importants stocks juste avant l’entrée en vigueur de la deuxième salve de sanctions à l’automne 2022. Le Financial Times cite notamment l’exemple d’iFlytek, ciblé par Washington dès 2019 pour son rôle dans la répression contre les Ouïghours. “C’est comme louer une voiture”, explique un responsable de cette société spécialisée dans la reconnaissance vocale, et en partie contrôlée par le gouvernement chinois.

Enfin, poursuit le quotidien britannique, d’autres sociétés ciblées par très tôt par Washington ont eu recours à des filiales non sanctionnées pour acheter, avant octobre 2022, des composants électroniques. C’est le cas en particulier de SenseTime, dont les solutions de reconnaissance faciales auraient aussi été utilisées contre les Ouïghours.

Malgré ces parades, “le secteur chinois de l’intelligence artificielle fait toujours face à des risques importants”, explique un proche de SenseTime, qui prédit de nouvelles sanctions américaines pour combler les failles des précédentes.

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