Contrairement aux Etats-Unis, l'Europe n'envisage pas d'interdire TikTok malgré les polémiques

L'Union européenne ne compte pas bannir TikTok malgré les polémiques autour de cette application très populaire. Interviewé par Politico, le commissaire européen Thierry Breton précise tout de même que les données personnelles des utilisateurs européens de l'application devraient être stockées en Europe. Une problématique bientôt résolue car TikTok va ouvrir un data center à Dublin début 2022.

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Contrairement aux Etats-Unis, l'Europe n'envisage pas d'interdire TikTok malgré les polémiques

Thierry Breton affirme que l'Europe n'a pas pour projet d'interdire TikTok, contrairement aux Etats-Unis, rapporte Politico dans une interview publiée le 1er septembre. "Je ne cherche pas à bannir une entreprise en particulier", confie-t-il aux journalistes. Le gouvernement Trump avait annoncé cette mesure inhabituelle début août.

Thierry Breton comprend les craintes américaines
Le commissaire européen au marché intérieur indique cependant qu'il comprend les inquiétudes soulevées par les Etats-Unis sur cette application de création et de partage de contenu, propriété de l'entreprise chinoise ByteDance. "L'administration Trump a raison de vouloir protéger les données. Mais pour nous, ce n'est pas nouveau", a expliqué le haut fonctionnaire.

Accusant d'espionnage l'application la plus populaire du moment, Washington exige que les activités de TikTok aux Etats-Unis soient vendues à une société américaine. A défaut, elle sera interdite. Cette future transaction devra aussi être formellement autorisée par Pékin, en application d'une loi récemment adoptée. Un vrai panier de crabes, d'autant que ByteDance se retrouve attaquée de toutes parts.

Les préoccupations autour de TikTok ont été confortées par des révélations dans Wall Street Journal au début du mois d'août. Il a révélé que TikTok aurait récupéré les adresses MAC de milliers d'utilisateurs à l'aide d'une faille du système d'exploitation Android. Ces identifiants uniques sont utilisés par les appareils électroniques lors de connexion à des réseaux, et sont utilisés pour la publicité ciblée car ils permettent de facilement reconnaître un appareil mobile. Des méthodes certes peu avouables, mais pas nécessairement pires que celles employées par les entreprises américaines (Facebook, Google et bien d'autres).

La Cnil ouvre une enquête sur la protection des données
Du côté de la France, c'est la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) qui a décidé d'ouvrir une enquête. "Les principaux points d’attention relevés par la Cnil sont les problématiques d’information des personnes, celles des modalités d’exercice des droits, les flux hors de l’Union européenne, les mesures prises à l’égard des mineurs, auprès desquels l’application est très prisée", précisait l'autorité chargée de la protection de la vie privée le 11 août, citée par Le Monde.

"Les données des Européens doivent être stockées et traitées en Europe. Il n'y a rien de protectionnisme là-dedans", argue Thierry Breton dans son interview. Conscient de ces enjeux, TikTok a récemment annoncé son intention d'ouvrir un data center à Dublin, capital de l'Irlande et ville concentrant les sièges européens de la plupart des géants technologiques. Représentant un investissement de 420 millions d'euros, le data center devrait être opérationnel début 2022. "Les données de tous les utilisateurs européens y seront stockées", assure TikTok qui tente sûrement d'éviter les foudres de la Commission européenne, très soucieuse du respect du Règlement général sur la protection des données (RGPD).

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