Covid-19 : Amazon va fermer ses entrepôts français pendant 5 jours pour évaluer les risques sanitaires
Amazon va fermer ses entrepôts français pendant 5 jours. Cette décision intervient après une ordonnance du tribunal judiciaire de Nanterre qui enjoint le géant de l'e-commerce à restreindre ses activités aux seuls produits alimentaires, d'hygiène et médicaux. Le juge lui donne 24 heures sous peine d'une amende d'un million d'euros par jour et d'infraction constatée. C'est le syndicat Sud Solidaires qui réclamait la fermeture totale des six entrepôts français estimant que les salariés n'étaient pas suffisamment protégés face au virus.
Alice Vitard
Mis à jour
15 avril 2020
Mise à jour (15/04/2020) : Amazon va fermer ses entrepôts du jeudi 16 au matin jusqu'au mardi 21 avril 2020, selon des informations recueilles auprès de syndicats par Capital. L'entreprise estime qu'il est impossible d'évaluer les risques sanitaires encourus par les salariés tout en poursuivant son activité. Cette décision intervient après l'ordonnance du tribunal judiciaire de Nanterre, qui a enjoint le géant de l'e-commerce à restreindre ses activités aux seuls produits alimentaires, d'hygiène et médicaux. Amazon s'est dit "perplexe" face à cette décision et n'exclut pas de faire appel.
Article original : Le tribunal judiciaire de Nanterre a ordonné à Amazon le 14 avril 2020 de "restreindre l'activité de ses entrepôts aux seules activités de réception des marchandises, de préparation et d'expédition des commandes de produits alimentaires, de produits d'hygiène et de produits médicaux", rapporte Le Parisien. Le géant de l'e-commerce a 24 heures pour se soumettre à cette décision avec une astreinte d'un million d'euros "par jour de retard et par infraction constatée".
Evaluer les risques professionnels
Cette décision s'applique dans l'attente de "l'évaluation des risques professionnels inhérents à l'épidémie de Covid-19 sur l'ensemble de ses entrepôts ainsi qu'à la mise en œuvre des mesures prévues à l'article L.4121-1 du code du travail", et ce pendant "une durée maximum d'un mois" qui pourra être allongée si besoin. Ce texte juridique impose à l'employeur de prendre "les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs". De plus, il doit veiller à "l'adaptation de ces mesures pour tenir compte du changement des circonstances et tendre à l'amélioration des situations existantes".
Le juge nanterrien a été saisi par le syndicat Sud Solidaires, qui réclamait la fermeture des six entrepôts français d'Amazon sous astreinte d'un million d'euros par jour. "C'est une bombe sanitaire et sociale qui est en train d'exploser et qui concerne plus de 10 000 travailleurs directs mais aussi une armée d'intérimaires et de livreurs", s'insurgeait le syndicat dans son communiqué du 8 avril 2020. A défaut, le syndicat demandait qu'Amazon Logistique France soit au moins contraint de réduire son activité aux 10% de marchandises "essentielles", et par conséquent de diminuer d'autant le nombre de salariés présents sur les sites français. C'est la seconde option qui a été préféré par le juge.
Amazon pointé du doigt pour sa gestion de la crise
Depuis le début de la crise sanitaire en France, Amazon est pointé du doigt pour son manque de protection des salariés de ses entrepôts. Le 3 avril 2020, le ministère du Travail a sommé le géant américain de prendre des dispositions dans quatre de ses sites en France. Pour rassurer, Amazon avait annoncé une liste de mesures, comme le recrutement de "safety angels" pour faire respecter les deux mètres de distance entre chaque employé. Fin mars 2020, la Confédération générale du travail (CGT) a déposé une plainte contre X pour mise en danger de la vie d'autrui visant la direction d'Amazon à Lauwin-Planque près de Douai dans le Nord.
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