Cozy Cloud, la start-up qui veut rendre aux internautes le contrôle de leurs données
La jeune pousse Cozy Cloud propose à ses utilisateurs un cloud personnel dans lequel ils peuvent rapatrier toutes leurs données en ligne et profiter de services associés en toute indépendance.
Emmanuelle Delsol
Ah, si chaque internaute pouvait garder son cloud à soi ! Et reprendre la main sur ses données personnelles tout en profitant de services similaires à ceux proposés par les acteurs du numérique, les banques et autres opérateurs télécoms et fournisseurs d’énergie. C’est en substance la conviction intime de Benjamin André et Franck Rousseau qui les a conduits à créer un service de cloud personnel fin 2012 : Cozy Cloud. "C’est un serveur pour rapatrier ses données personnelles et en tirer profit," résume Tristan Nitot, Cozy Cloud Chief Product Officer (C3PO !), venu de chez Mozilla. L'entreprise a fait partie des 22 lauréats de la 2ème édition du Concours d'Innovation Numérique dévoilés lundi 1er février 2016 par la Bpifrance.
Des connecteurs pour récupérer les données
La plate-forme Cozy Cloud est une base dotée de connecteurs reliés aux grands services numériques (Gmail, Facebook...) et capables de récupérer les données personnelles des utilisateurs. Sur ce terreau, elle propose des services comparables à ceux disponibles en ligne : carnet d’adresse, client de messagerie, gestionnaire de synchronisation de fichiers... La jeune pousse s’emploie aussi à faire croître un écosystème qui développera un catalogue plus large d’applications. C'est ainsi qu'est née Kresus par exemple, qui se connecte au compte bancaire de l'utilisateur et rapatrie ses opérations. "Nous avons plus de 2000 bêta-testeurs actifs, des geeks, développeurs ou power users," précise Tristan Nitot.
Un serveur à domicile ou chez un hébergeur
Le logiciel, libre, est téléchargeable... librement. Deux options s’offrent alors à l’internaute. Soit il peut héberger son cloud sur un serveur à domicile pour le coût de l’achat d’un ordinateur, d’une tablette ou d’un smartphone. Mais il doit alors aussi prendre en compte la charge de l’administration de l’ensemble. Soit, s’il veut éviter cela, il peut disposer d’un serveur virtuel chez un hébergeur comme OVH ou Gandi (également lauréat du Concours d'innovation numérique), en France, en échange d’un abonnement payant. Dans les deux cas, il accède à son espace privé en entrant son nom de domaine, unique, et un mot de passe.
Un business model fondé sur le support
Comme beaucoup d’entreprises du logiciel libre, la jeune société construit son business model autour des outils et du support qu’elle apportera aux grands hébergeurs en B2B2C. "Nous avons de grands partenaires commerciaux comme EDF, La Poste, avec qui nous travaillons sur des projet comme MesInfos synchronisé par la Fing (Fondation Internet Nouvelle Génération), ajoute Tristan Nitot. La base technologique du projet était Cozy Cloud." En attendant une commercialisation envisagée dans le courant de l’année, la start-up va se focaliser sur la finalisation du service et de son interface utilisateur, ainsi que sur le choix de l’hébergeur des serveurs virtuels qu'elle proposera.
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