Cruise et Waymo pourraient généraliser les courses payantes de robots taxis à San Francisco
La California Public Utilities Commission aurait l’intention d’autoriser Cruise et Waymo à faire payer les passagers pour leurs trajets en robots taxis à San Francisco 24 heures sur 24. Les deux entreprises pourraient ainsi (enfin !) commencer à générer des revenus.
Les sociétés de véhicules autonomes Waymo (division d’Alphabet) et Cruise (filiale de General Motors) sont sur le point d'obtenir le droit de faire payer leurs courses de robots taxis à San Francisco, et ce à toute heure du jour et de la nuit.
C’est en tout cas ce que laissent penser les projets de résolution publiés à la fin de la semaine dernière par la California Public Utilities Commission (CPUC), l’agence de régulation en charge des infrastructures de l'État californien. Les projets et les commentaires du public à leur sujet, attendus pour le 31 mai, seront examinés le 29 juin.
Objections de la ville ignorées
La CPUC a ainsi fait fi des objections soulevées par la ville de San Francisco, qui lui avait écrit en début d’année pour lui demander de ralentir l'expansion des tests, de les interdire dans le centre-ville et pendant les heures de pointe, et de limiter l'expansion de la taille des flottes, inquiétée par les divers incidents étant survenus jusqu’ici.
En effet, les véhicules autonomes (en particulier ceux de Cruise) ont plusieurs fois gêné la fluidité du trafic, le passage des transports en commun et même l’intervention des services de secours. La série d'incidents avait d’ailleurs conduit à une enquête de la National Highway Traffic Safety Association.
Pour la CPUC, les arguments de la municipalité ne sont pas "des motifs de protestation appropriés". Elle explique qu'elle ne peut pas s'appuyer "sur des objections politiques" et note que c'est le Département des véhicules motorisés de Californie et non la CPUC qui a autorité sur les zones et les heures de service autorisées.
38 parties prenantes soutiennent les robots taxis
De leur côté, Cruise et Waymo ont obtenu le soutien de 38 parties prenantes parmi lesquels le Conseil américain des personnes aveugles, l'Association de l'industrie des véhicules autonomes, l'Association des technologies grand public, le Richmond Neighborhood Center, la Chambre de commerce de San Francisco ou encore le Silicon Valley Leadership Group.
Pour rappel, les autorisations actuelles de Cruise lui permettent d'offrir un service de transport de passagers payant mais dans des zones limitées de San Francisco et seulement de 22 heures à 6 heures du matin, ainsi qu'un service de transport de passagers gratuit dans toute la ville à n'importe quelle heure de la journée réservé aux employés de Cruise et aux utilisateurs testeurs.
Quant à Waymo, son service payant est disponible dans toute la ville et à toute heure, mais il nécessite la présence d'un conducteur de sécurité humain. Un service entièrement autonome (c'est-à-dire sans conducteur de sécurité) fonctionne dans toute la ville, mais il est pour l’heure gratuit.
Générer des revenus, enfin !
Si la CPUC autorise les deux concurrents à faire payer les passagers à toute heure, ils se retrouveraient sur un pied d'égalité au niveau réglementaire et pourraient enfin générer des revenus pour couvrir leurs frais astronomiques et se diriger vers une éventuelle rentabilité.
Cela tomberait à pic, car si les débuts de Cruise et de Waymo ont été prometteurs, recueillant l’engouement des investisseurs, ces derniers temps les deux sociétés ont montré des signes de fragilité. Le mois dernier, The Verge rapportait que Cruise avait perdu 561 millions de dollars au premier trimestre 2023. En janvier, Waymo avait été désignée par Alphabet pour supporter une partie des 12 000 licenciements du groupe américain.