Cybersécurité, multicloud : BT veut s'affirmer comme le partenaire des multinationales européennes
En dehors du Royaume-Uni, l'ex- British Telecom ne s'adresse qu'aux entreprises, à travers une offre de gestion d'infrastructures cloud, de connectivité et de cybersécurité. Un repositionnement très proche de celui d'Orange Business, mais que BT a entamé avant la filiale B2B de l'opérateur français.
Les travaux sont terminés dans les locaux de BT (ex-British Telecom) à La Défense, où l'entreprise vient de rassembler toutes ses équipes auparavant réparties sur trois sites à Paris et en région parisienne. Les travaux stratégiques, eux, ont été bouclés en décembre avec la fusion des divisions Entreprise et International. Mais le positionnement résolu sur le B2B, centré sur trois offres de services – cloud, cybersécurité et réseaux - remonte déjà à 2018. Le britannique a désinvesti tout le reste. "Pour rester pertinent, il fallait investir, et nous ne pouvions pas tout faire", explique Joris Van Oers, responsable des ventes à l'international.
Ce concurrent d'Orange Business, qui a entamé sa restructuration avant celle de la filiale B2B de l'opérateur français, se positionne différemment mais pourrait également constituer une source d'inspiration pour la suite.
Une cible restreinte aux multinationales et aux institutions publiques
BT Business, la nouvelle entité née de la fusion de Global et Enterprise, emploie 25 000 personnes dans le monde sur les 100 000 salariés que compte le groupe, et pèse 8,5 milliards de livres sterling. En comparaison, BT tirait 9,9 milliards de livres de son activité grand public, désormais circonscrite au Royaume-Uni, sur son exercice fiscal 2021. La réorganisation s'est accompagnée de 3000 suppressions de postes sur la partie Entreprise. Les économies attendues s'élèvent à 100 millions de livres d'ici 2025.
Une activité plus resserrée, plus recentrée, c'est aussi ce que vise Orange Business. Mais la stratégie diffère sur plusieurs points. À l'international, Orange conserve une présence d'opérateur grand public et diversifié. Sur l'activité B2B, BT a choisi de s'adresser uniquement aux multinationales et au secteur public, auxquels il propose d'accompagner la transformation digitale. Il travaille notamment pour Unilever, Nestlé, ABB, DHL, et en France BT compte parmi ses clients Naval, Rexel, Michelin, Alstom et Total. La France fait partie des priorités pour BT, avec plus de 60 de ses plus gros clients ayant leur siège en France.
Si l'Europe est son principal marché, BT dispose par ailleurs d'une présence supérieure à celle d'Orange Business en Amérique Latine, en Amérique du Nord et en Asie.
Un CyberSOC à Paris
L'ambition de BT est de devenir "leader sur les solutions de connectivité multicloud sécurisées" (public, privé, hybride), sans être lui-même fournisseur de cloud. Ses offres de connectivité (LAN, WAN, SD-WAN, téléphonie IP…) sont la prolongation de ses services historiques de communication. "Nous construisons l'infrastructure pour pouvoir la mettre à l'échelle, et mieux la contrôler", explique Joris Van Oers. Cette construction s'élabore avec des partenaires, tels que Fortinet, VMware, Cisco, Microsoft et Equinix.
BT a installé à Paris son plus grand "CyberSOC" européen, où l'entreprise en possède 4. Ce centre opérationnel, qui supervise les systèmes d’information des clients et détecte les menaces, traite 6500 incidents de sécurité quotidiennement.
Pour l'instant, les bénéfices de cette stratégie ne se retrouvent pas encore dans les indicateurs financiers. Cependant, la bonne nouvelle pour BT est que les revenus des nouveaux métiers ont dépassé ceux des activités historiques.
Ce qui est également l'objectif d'Orange. Cloud, connectivité et cybersécurité, et tous les services managés qui vont avec, ce sont les priorités définies par Orange Business, qui a l'intention de rationnaliser sa gamme de produits, de simplifier son organisation et de piloter désormais ses activités par zones géographiques. OB, dont le repositionnement est structurant dans le nouveau plan stratégique d'Orange, cherche à se positionner comme "orchestrateur des infrastructures numériques globales des entreprises" et "devenir la référence européenne des intégrateurs". Une place très convoitée à mesure que les opérateurs télécoms se transforment en ESN.
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