Cyberterrorisme : Twitter, Facebook et Google montrent de la bonne volonté mais ne donnent aucune garantie
Le ministre de l'Intérieur français Bernard Cazeneuve a rencontré des géants d'internet dans la Silicon Valley, plaidant pour une meilleure collaboration dans la lutte contre le jihadisme. S'il a été écouté, ses interlocuteurs n'ont pas donné d'engagements précis.
Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, s'est rendu aux Etats-Unis pour assister à un sommet sur l'extrémisme organisé par la Maison Blanche. Il en a profité pour rencontrer dans la Silicon Valley le vice-président des technologies d'Apple, ainsi que des dirigeants de Google, Facebook et Twitter afin de discuter de la régulation d'internet.
"Nous avons souligné le fait que lors d'une investigation, nous ne voulons pas seulement passer par le canal de gouvernement à gouvernement, qui peut être long, a expliqué Bernard Cazeneuve. C'est important d'avoir une coopération totale et une réaction rapide".
Les infos remontent par les communautés
Selon le média local CBS San Francisco, les représentants de Twitter et Facebook ont affirmé qu'ils feront tout pour éradiquer tout contenu incitant à la violence, sans préciser s'ils honoreraient la demande du ministre de collaborer directement avec les autorités françaises. "Nous accueillons régulièrement des ministres et des représentants de gouvernement du monde entier chez Facebook, et nous sommes ravis de recevoir Bernard Cazeneuve aujourd'hui, a affirmé un porte-parole du réseau social. Nous travaillons sans relâche sur la façon d'assurer que des groupes terroristes ne se servent pas de notre site, et nous retirons systématiquement tout contenu qui soutient ou fait l'apologie du terrorisme".
Selon le site américain NBC, un porte-parole de Google a expliqué que "les signalements provenant de la communauté YouTube fonctionnent vraiment bien, les vidéos de l'Etat Islamique sont retirées en général en moins d'une heure, parfois en quelques minutes." Dans un communiqué, Twitter a souligné dépendre de ses utilisateurs et de leurs signalements, pour repérer certains contenus dangereux parmi les 500 millions de tweets qui sont envoyés chaque jour. Un porte-parole a expliqué à CBS que les directives pour les gouvernements qui souhaitent plus d'informations sont indiquées sur le site.
Prochaine étape à Paris en avril
Rachel Whetstone, la directrice de la communication de Google a, elle, affirmé aux côtés du ministre le soutien de Google, et la mise en place "d'actions" pour combattre le terrorisme sur YouTube. Après l'opération séduction de Barack Obama dans la Silicon Valley, c'était donc au tour du gouvernement français de plaider pour une meilleure collaboration avec les géants du net... qui se montrent très prudents depuis le scandale de la NSA.
D'autres rendez-vous avec les acteurs du web sont prévus en avril à Paris, selon Bernard Cazeneuve, qui attend de véritables garanties.
Nora Poggi
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