Data Act : SAP et Siemens mettent en garde contre le projet européen
Le projet de réglementation doit faciliter l'accès et le partage des données, en particulier celles générées par les appareils connectés. Un potentiel risque pour la cybersécurité et la compétition des groupes européens, préviennent cinq entreprises allemandes.
La riposte s’organise contre le Data Act européen. Lundi 8 mai, cinq groupes allemands, dont SAP et Siemens, ont adressé une lettre ouverte à plusieurs responsables européens pour dénoncer les “risques énormes” que fait peser ce projet de réglementation sur “la cybersécurité et la compétitivité de certaines des entreprises les plus performantes d'Europe”.
Présenté en février, le Data Act doit instaurer vise à harmoniser les règles sur l'accès et le partage des données, en particulier celles générées par les appareils connectés. “Il en résultera de nouveaux services innovants et des prix plus compétitifs pour le service après-vente”, assure la Commission européenne, qui anticipe 270 milliards d'euros de produit intérieur brut (PIB) supplémentaire d'ici 2028.
Dans leur lettre ouverte, les cinq entreprises européennes partagent plusieurs inquiétudes. Elles estiment d’abord que les garde-fous prévus dans le texte ne suffiront pas à protéger leurs secrets industriels, les plaçant en position défavorable face à leurs rivaux non européens. Elles redoutent aussi de potentielles fuites de données. Ou encore un processus trop contraignant pour les petites et moyennes entreprises.
"Train hors de contrôle”
La lettre ouverte de SAP et Siemens a été adressée à Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, à Thierry Breton, le commissaire au marché intérieur et au gouvernement suédois, qui assure la présidence tournante de l’Union européenne. Ce dernier espérait trouver un accord entre le Conseil, la Commission et le Parlement avant la fin de son mandat le 30 juin.
“Le processus législatif ressemble à un train hors de contrôle”, dénonce Cecilia Bonefeld-Dahl, directrice du lobby DigitalEurope, associé à cette lettre ouverte. “À un moment où les entreprises luttent contre les coûts élevés de l'énergie et l'inflation, imposer une réglementation aussi étendue et précipitée revient à se tirer une balle dans le pied. Prenons le temps de réfléchir pour déterminer si c'est vraiment la bonne voie à suivre pour la compétitivité et le potentiel d'innovation de l'Europe”.
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