Data et IA : la moitié des entreprises exploite moins de 25% de la donnée collectée et analysée

Comment les entreprises récoltent-elles la donnée. Et surtout qu’en font-elles ensuite ? Comment l’intelligence artificielle intervient-elle dans cette exploitation des données ? Réalisée auprès de 240 décideurs, la première étude PwC France/L’Usine Digitale "Intelligence artificielle & Big Data 2018" fait le point sur la maturité des entreprises en matière d’utilisation de la data.

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Data et IA : la moitié des entreprises exploite moins de 25% de la donnée collectée et analysée

Alors que big data et intelligence artificielle alimentent les discussions, comment les décideurs appréhendent-ils vraiment ces notions et, surtout, comment les intègrent-ils dans le pilotage de leur entreprise, tant d’un point de vue organisation que purement business ? C’est ce que à quoi voulu répondre cette étude "Intelligence artificielle & BigData 2018"*, réalisée conjointement par PwC France et L’Usine Digitale. Voici les grands enseignements.

Des données encore sous exploitées

Premier enseignement : les entreprises sont dans l’ensemble plus promptes à collecter les données qu’à les exploiter. En effet, 51% des répondants attribuent une note entre 7 et 10/10 à la collecte des données, contre seulement 36% à l’analyse et 33% à l’exploitation des données.

Logiquement, ce sont les fonctions de Data Analysts et Data Protection Officers qui traitent davantage les données que les autres professionnels de la data (respectivement à 35%). Ces deux fonctions sont surtout développées dans les entreprises de 2 500 salariés et plus. A titre d’exemple : 46% des entreprises de 2 500 salariés et plus ont des postes de Data Analysts vs 24% pour les entreprises de 499 salariés ou moins.

Côté utilisation, plus de la moitié des répondants déclare que leur entreprise collecte des données pour optimiser leur efficacité opérationnelle (57%) et leur connaissance et expérience client (51%).
Les entreprises de 2500 salariés et plus se démarquent quant à elles en collectant des données pour améliorer la gestion des risques et de la conformité (45%) et en détectant des fraudes (31%). Une exploitation là encore liée à leur taille.


Un recours à l’IA corrélé au chiffre d’affaires

Une fois les données collectées, qu’en est-il de l’utilisation de l’intelligence artificielle ? Dans 3 cas sur 5, son recours est envisagé ou réel (en cours de pilote pour 14% et en cours de réflexion pour 28% des répondants). Une fois de plus, ce sont les entreprises composées de 2 500 salariés et plus le plus avancées : 30 % y ont recours à l’IA.

Les plus petites entreprises de 499 salariés et moins sont quant à elle 44% à ne pas envisager d’intégrer l’IA à leurs projets. Et près de la moitié des entreprises réalisant un chiffre d’affaires de plus de 500 millions d’euros a déjà recours ou prévoit de recourir à l’IA, signe que le déploiement de ce type de projet est corrélé à la situation économique de l’entreprise.

D’une manière générale, l’IA est pilotée par la direction R&D et innovation dans 1 cas sur 2, mais également par celles des SI (49%) et du digital (43%).

Quelle techno pour quel usage

Les analyses statistiques prédictives arrivent en tête des concepts les plus impactants (61%), suivis des apprentissages statistiques/machine learning (59%) et des analyses statistiques descriptives (52%). A noter que 4 concepts sont cités en moyenne par répondant, signe d’un réel intérêt de leur part pour les projets liés à l’IA.


Les technologies de Business intelligence (61%) et de langage et statistique (54%) sont les plus utilisées par les professionnels qui développent l’IA. En moyenne, 4 technologies sont citées par les répondants, signe d’un fort intérêt pour l’IA. En revanche, la robotique (15%) et la régression (22%) sont moins utilisées.

4 domaines d’application cités en moyenne

Quatre domaines d’application sont cités en moyenne par répondants, ce qui confirme l’intention des répondants de recourir à l’IA dans leurs futurs projets. De plus, les entreprises de 2 500 salariés et plus citent davantage de domaines d’application que les autres entreprises en termes de taille, notamment la maintenance prédictive (55%) et les agents virtuels (52%). Parmi eux les domaines d’application les plus cités, la connaissance client (71% des entreprises du secteur tertiaire) et les analyses et prédictions par algorithme d’apprentissage automatique sont les domaines d’application de l’IA les plus privilégiés par les répondants.

Une fois adoptées, les solutions d’IA semblent plutôt approuvées. Près de 2 répondants sur 3 se disent en effet satisfaits du déploiement de l’IA dans leur entreprise. Ils soulignent notamment l’utilité (23%), l’efficacité et la facilité d’utilisation des outils en matière l’IA (10%). Avec un bémol toutefois : les outils existants peuvent d’avérer complexes à utiliser (19%).

Le recours aux ressources internes en priorité

Côté organisation, les répondants impliquent davantage leurs ressources internes pour mener des projets liés à l’IA (95% le faisant toujours, souvent ou rarement). 85% font appel à la sous-traitance et/ou co-traitance et 73% à des partenariats de start-up. Parmi ces dernières, près de la moitié privilégie un accompagnement via un incubateur.

Par ailleurs, 2 tiers des répondants estiment que la taille de leur entreprise est adaptée au déploiement de l’IA, notamment les entreprises réalisant le plus de chiffre d’affaire (85% pour celles réalisant entre 100 et 500 millions d’euros de CA et 84% pour celles réalisant plus de 500 millions d’euros de CA). Parmi les répondants ayant recours à l’IA, le facteur humain semble être le principal frein à son développement (le manque de connaissance est cité à 56% et le défaut de formation à 49%).

A noter toutefois que la moitié des répondants exploite moins de 25% de la donnée collectée et analysée… Reste également encore du travail pour mesurer l’impact du déploiement de l’IA : seul 1 répondant sur 5 déclare en effet avoir mis en place des indicateurs de suivi de performance du déploiement de l‘IA…

Bilan ? Si les intentions sont là, le potentiel reste énorme pour faire encore davantage parler les données et les exploiter au service de l’efficacité organisationnelle et du business.

*Au total 240 décideurs ont été interrogés en ligne entre le 21 août au 19 septembre 2018, répartis de la manière suivante : 95 répondants issues d’entreprises de 499 salariés ou moins ; 50 répondants issues d’entreprises de 500 à 2 499 salariés ; et 95 répondants issues d’entreprises de 2 500 salariés ou plus

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