DDoS à la demande : une cinquantaine de sites fermés après une opération de police internationale
Gros coup de filet pour Europol, le FBI et les services de police britanniques qui ont annoncé jeudi 15 décembre avoir mis à l’arrêt une cinquantaine de sites vendant des attaques DDoS.
C’est une opération de grande envergure. Les forces de polices allemandes, polonaises et néerlandaises, coordonnées au sein d’une task force d’Europol, le FBI et l’Agence nationale du crime britannique ont uni leurs forces pour faire fermer une cinquantaine de sites qui proposaient des attaques par déni de service distribué (DDoS).
“Les services saisis étaient de loin les services d’amorçage de DDoS les plus populaires du marché, qui figuraient en tête de liste sur les moteurs de recherche. L’un des services mis hors service avait été utilisé pour mener plus de 30 millions d’attaques”, a précisé Europol jeudi 15 décembre dans un communiqué.
L’opération, intitulée “Power Off”, a également mené à l’arrestation de sept administrateurs aux États-Unis et au Royaume-Uni. "L’activité répressive d’envergure de cette semaine est une étape majeure dans nos efforts continus pour éradiquer les comportements criminels qui menacent l’infrastructure de l’internet et notre capacité à fonctionner dans un monde numérique”, s’est félicité le procureur des États-Unis Martin Estrada.
Une menace croissante
Les attaques DDoS consistent à submerger des serveurs informatiques de requêtes jusqu’à le rendre indisponible. Récemment, le Parlement européen et le Sénat polonais en on fait les frais, après des votes très critiques envers la Russie.
Dans son dernier rapport annuel, l’agence européenne dédiée à la cybersécurité, l’ENISA, constatait que les attaques DDoS étaient devenues “plus importantes et plus complexes”. Et ces activités malveillantes ne devraient pas se dissiper de si tôt, en raison du contexte géopolitique actuel et de la recrudescence du “hacktivisme”.
À partir de 10 euros
Sans compter que, comme le note Europol, ces services de DDoS à la demande “ont effectivement abaissé la barrière d’entrée à la cybercriminalité”, perpétrée notamment par une nouvelle vague de” jeunes passionnés d’informatique” protégés par une forme d’anonymat sur le web. “Pour un prix aussi bas que 10 euros, n’importe quel individu peu qualifié peut lancer des attaques DDoS en cliquant sur un bouton, mettant hors service des sites web et des réseaux entiers en les bombardant de trafic”, déplore l’agence européenne.
Et les forces de l’ordre ne comptent visiblement pas rester les bras croisés, au regard des conséquences désastreuses que ces cyberattaques peuvent avoir et du nouveau modèle économique dont elles bénéficient. “Les effets secondaires qu’une enquête criminelle pourrait avoir sur la vie de ces utilisateurs de DDoS peuvent être graves, allant jusqu’à une peine de prison dans certains pays”, a prévenu Europol.
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