
Lorsqu'ils observent l'ubersiation des taxis, l'amazonisation des libraires ou d'autres disruptions, les états-majors des grandes entreprises ont peur. A raison. Ces modèles économiques d'intermédiation sont capables, sans outil de production massif et presque sans collaborateurs, de mettre à genoux des acteurs centenaires.
Car en la matière, certains secteurs donnent l'impression d'oublier une donnée de base : l'obsolescence programmée des consommateurs. De nombreuses entreprises s'adressent en effet à la même cible depuis des années : les baby-boomers. A leur décharge, il s'agit sans doute du plus beau filon des dernières décennies. En surfant successivement sur les trente glorieuses ou l'explosion des prix de l'immobilier, de nombreux baby-boomers ont pu se constituer un patrimoine et conservent un pouvoir d'achat intéressant.
Lié au précédent point, de nombreuses entreprises ont vu l'âge de leurs clients augmenter avec une régularité d'horloger. Une récente étude nous apprend ainsi que l'âge moyen des acheteurs de voiture neuve est passé en 2014 à 55,3 ans (contre 49,7 ans en 2005 et 43,7 ans en 2011). Mais l'on pourrait tout aussi bien parler de l'âge moyen des auditeurs d'RTL (57 ans) ou des téléspectateurs de France 3 (58 ans).
Julien Pouget est le fondateur de JP Associés
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