
Alors que la COP21 se réunit à Paris, et que nous avons connu les températures les plus élevées pour un mois de novembre depuis la décennie 1880, il est nécessaire de trouver toutes les solutions possibles au réchauffement climatique pour limiter notre impact sur la planète.
Durant ma scolarité au début des années 2000 à l’Institut Télécoms, je me suis demandé comment participer à la préservation de l’environnement. Face à la quantité d’équipements électroniques usagés non réutilisés, j’ai décidé d’entreprendre contre le gaspillage et dans le développement de filières industrielles de réemploi. Avec pour objectif de construire des solutions qui donneraient une seconde vie aux équipements usagés.
Acheter un équipement d’occasion plutôt que neuf permet de donner une seconde vie aux appareils usagés, d’agir pour l’environnement, de limiter le gaspillage et de créer de la valeur écologique, sociale et économique.
Le pesant sac à dos écologique des produits électroniques
80% de l’impact sur l’environnement d’un équipement provient des étapes de fabrication. Chaque nouvel équipement fabriqué consomme de grandes quantités de matières premières rares, d’énergie directe et indirecte et de produits chimiques, sans compter la logistique jusqu’à son utilisateur final.
L’expression "sac à dos écologique" renvoie à ces matières premières et ressources nécessaires à la fabrication. Tous nos objets représentent un poids mesurable pour l’environnement. Le téléphone mobile pèse en moyenne 150 grammes, mais son sac à dos écologique se situe entre 10 et 20 kg de ressources.
En comparaison, celui du jean est de 30 kg, d’une alliance en or de 5g est de 2 tonnes, et celui d’une voiture de 1 tonne atteint 70 tonnes. La seule fabrication de la puce d’un téléphone mobile – à peine 2g- nécessite 1,7 kg d’énergie fossile, 1 m3 d’azote, 72 g de produits chimiques et 32 litres d’eau ! (Source : Eco3e).
Le réemploi pour économiser les matières premières
Et il est encore plus important de prolonger la durée de vie des équipements low cost neufs de plus en plus nombreux, qui ponctionnent de grandes quantités de matières premières qui plus est venues de l’autre bout de la planète. En toute logique, plus les produits électroniques sont utilisés longtemps, mieux la consommation de ressources primaires est amortie. Il faudrait idéalement les conserver en circulation et les utiliser jusqu’à ce que leur réparation ne soit plus possible ni techniquement ni économiquement ou que l’on ne leur trouve plus d’usage.
Suite et fin de la démonstration : le réemploi d’un matériel d’occasion après reconditionnement ou réparation prolonge la durée de vie et limite donc les ponctions de matières premières. CQFD. Cela permet de trouver un nouveau propriétaire pour le bien, pour le même usage.
Une action écologique et un bon plan
Le choix d’un produit d’occasion plutôt que neuf est à la fois une action écologique concrète et un bon plan. A condition néanmoins, de passer par un produit reconditionné par des professionnels qui garantissent la qualité du produit et proposent un service équivalent au neuf : garantie, hotline, conseil, suivi…
Ce mode de consommation doit être davantage considéré comme écoresponsable car il permet une réelle réduction des émissions de dioxyde de carbone (CO2). Un ordinateur de 3 ans réutilisé 3 ans de plus, évite le rejet de 109 kg de CO2 dans la nature. A valeurs équivalentes, l’économie de CO2 est de 69 kg pour un ordinateur portable, de 41 kg pour un écran LCD et de 27 kg pour un téléphone portable. La location est évidemment un autre bon exemple de cette économie dite de la fonctionnalité.
Confier le rôle d'aiguilleur à une vraie filière du réemploi
Le réemploi est déjà soutenu par l’Union Européenne. La réduction de la quantité de produits destinés à devenir des déchets est une de ses priorités. Mais un plus fort développement du secteur permettrait de limiter la ponction de matières premières, de préserver l’intégrité des fonctions d’appareils d’occasion mais aussi d’innover. En soutenant le label "Mobile Certifié Reconditionné" qui reconnait la qualité des mobiles d’occasion via un audit indépendant sur plus de 70 critères, des solutions numériques de trocs pour entreprises ou la création de recycleries locales.
Trop souvent, les propriétaires et en particulier les entreprises choisissent d’abandonner leurs vieux équipements à une filière de recyclage ou d’élimination. Il est surprenant que le rôle d’aiguillage de ces appareils soit laissé à ce type de structures et non à des spécialistes de la seconde vie. Selon une étude de GreenIT.fr, 48% des équipements Electrique et Electroniques détruits par le recyclage était encore fonctionnel et pouvait avoir une deuxième vie. Pour améliorer le cycle de vie des équipements, je ne peux que préconiser que les objets usagés soient pris en charge automatiquement dans la filière de réemploi qui jouerait alors ce rôle d’aiguilleur pour en optimiser l’usage plus longtemps.
Un équipement usagé n'est pas forcément un déchet
Nous ne pouvons qu’être indignés par le constat qu’un équipement usagé est trop souvent détruit car considéré comme un déchet. Comment peut-on détruire un objet sans qu’il y ait eu dans un premier temps, une vérification de sa valeur sur le marché de l’occasion et sans avoir cherché à le proposer en don ou à la vente à des gens qui peuvent être intéressés ? Et pour augmenter les chances de réutilisation des appareils, il faut absolument une refonte de l’organisation de la gestion de leur fin de vie, autour de la filière du réemploi.
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