Deepki ajoute l'énergie finale et l'empreinte carbone à ses critères d'évaluation énergétique des bâtiments
La start-up Deepki, qui édite un logiciel d’audit énergétique des bâtiments et un référentiel européen sur le sujet, dote son "Index ESG" de deux nouveaux critères : l’énergie finale consommée par les bâtiments et leur empreinte carbone (CO2 par m2).
Deepki développe et commercialise une plateforme d’audit énergétique des bâtiments auprès d’acteurs de l’immobilier et édite un référentiel européen sur le sujet, "l’Index ESG", depuis novembre dernier. La start-up parisienne annonce ce 7 mars 2023 doter ces deux produits de deux nouveaux critères : la consommation d’énergie finale des bâtiments (qui tient compte des pertes lors de la production, du transport et de l’énergie consommée par les utilisateurs finaux) et l’impact carbone de leur usage.
Répondre aux enjeux de la taxonomie européenne
Ceci permettant d’approfondir l’analyse de la plateforme, jusqu’ici basée uniquement sur l’énergie primaire, mais surtout de répondre aux enjeux de la taxonomie européenne (ou taxonomie verte). Cette règlementation, adoptée en 2020 par la Commission européenne, établit un cadre de performance pour orienter l’investissement vers des activités ayant un impact favorable sur l’environnement.
L’acte définit comme "durable" – et devant servir de référence au secteur – un bâtiment pouvant présenter un DPE de classe A ou faisant partie des 15% du parc immobilier national ou régional les plus performants en matière de consommation d’énergie primaire, d’où l’importance de l’ajout de cette mesure pour se repérer.
Deepki compte, parmi ses clients, des opérateurs de centres commerciaux, des promoteurs, des foncières comme Icade mais aussi des institutions détentrices de patrimoine comme la SNCF ou l’Etat français. Il mesure la consommation énergétique de leurs actifs et les aide à construire des plans d’investissement pour l’améliorer, l’idée étant d’éviter le décrochage de la valeur de leur patrimoine.
Un référentiel ESG des bâtiments à l’échelle européenne
Deepki emploie aujourd’hui 350 personnes, réalise 28 millions d’euros de chiffre d’affaires et opère dans 52 pays. Elle suit ainsi 1 600 000 bâtiments (immeubles de bureaux, entrepôts logistiques, logements ou encore magasins), et ce dans toute l’Europe.
En parallèle, elle a estimé que la grande quantité de données qu’elle collectait grâce à sa plateforme méritait d’être exploitée et a ainsi lancé, en novembre 2022, un référentiel basé sur "l’index ESG". Une publication accessible librement, qui recense les performances des actifs immobiliers en Europe fournissant un Top 15% et 30% des plus performants ainsi qu’une moyenne pour la France, l’Allemagne, l’Italie, l’ Espagne, le Royaume-Uni et l’Europe dans chaque typologie de logement, en énergie primaire, énergie finale et équivalent CO2.
Ces valeurs sont calculées sur un échantillon de 30 000 bâtiments sélectionnés par Deepki, représentatif du marché à l’échelle française et européenne.
Des données qui sortent des compteurs, pas des déclarations
"On permet aux acteurs du marché de se comparer à l’échelle européenne, d’avoir un référentiel harmonisé pour repérer son positionnement et tendre vers ces 15% les plus performants. Ça a l’air simple comme ça, mais ça n’existait pas", affirme Vincent Bryan, CEO de la start-up. "Il y a eu des initiatives lancées par des observatoires, mais elles se basaient sur des données déclaratives (moins fiables) ou sur les DPE qui, on le sait, sont calculés différemment en fonction des pays", poursuit-t-il.
Deepki récupère de la donnée dans les systèmes d’information de ses clients, mais aussi auprès des fournisseurs d’énergie comme EDF, sur les compteurs présents dans les bâtiments, et sur Internet, en open data (climat, disposition du bâtiment, tissu de transports en commun présent autour).
La publication de ce référentiel était soutenue, dès son lancement, par l’Institut de l’Epargne Immobilière et Foncière (IEF). Aujourd’hui, l’entreprise annonce que le Conseil Allemand de la Construction Durable (DGNB) et le Royal Institute of Chartered Surveyors (RICS) se sont eux aussi associés à la démarche.
Critères sociaux et référentiel américain
Pour la suite, plusieurs perpectives. D’abord, l’indice ESG se conformera à sa dénomination. Il couvrait jusqu’à présent l’énergie, il couvre maintenant l’énergie et le carbone, l’idée est d’y ajouter les dimensions sociales et de gouvernance des bâtiments : qualité de l’air intérieur, accès aux personnes handicapées, recours à des entreprises locales ou encore indicateur de la ville à pied (proximité des commerces).
Par ailleurs, l’ouverture de bureaux à New-York l’année dernière, notamment permise par une levée de fonds de 150 millions d’euros, était un premier pas sur le marché américain. L’idée est de continuer à le conquérir avec des ressources locales pour finir par y créer un référentiel du même ordre.
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