Deeptech : l'Allemagne crée un fonds de soutien d'un milliard d'euros pour ses start-up

La France n'est pas la seule à vouloir soutenir son industrie deeptech. Alors que le gouvernement français vient d'accorder une rallonge de 500 millions d'euros à son plan de plus de 2 milliards annoncé en 2022, l'Allemagne a annoncé de son côté la création d'un fonds pour la deeptech et les technologies liées au climat de un milliard d'euros, destiné à soutenir les start-up.

Rôle crucial dans la compétitivité

"Les start-up jouent un rôle crucial dans la compétitivité à long terme de notre économie et dans sa transition écologique. Le lancement de ce fonds marque la mise en œuvre d'un aspect fondamental de la stratégie du gouvernement", a déclaré le ministre allemand de l'Économie.

Le fonds interviendra en tant que co-investisseur dans la phase de croissance des start-up de l'industrie 4.0, de la robotique, de l'intelligence artificielle, de l'informatique quantique, de la santé, des énergies renouvelables, de la smart city, de la biotech et des nouveaux matériaux. La majorité des fonds spécialisés, en Europe, se concentre en effet sur l'early stage et manque de puissance de feu pour les tours ultérieurs.

Selon une étude de Dealroom, les start-up européennes de la deeptech ont levé 17,7 milliards de dollars en 2022, soit 22% de moins qu'en 2021, mais 60% de plus qu'en 2020. La climate tech pèse 34% des financements.

Au coude à coude avec la France

Ce sont les start-up britanniques qui ont levé le plus de fonds sur la période 2016-2022, mais l'Allemagne arrive en deuxième position devant la France. Parmi les fonds allemands présent sur la deeptech, on peut citer Vsquared Ventures et UVC Partners.

En 2022 cependant, la France est passée de justesse devant l'Allemagne avec des financements en progression de 6%, tandis que l'Allemagne reculait de 46%. Les principaux tours de table réalisés par des start-up allemandes en 2022 sont ceux de Volocopter qui a réuni 182 millions de dollars, Sunfire (énergie, 86 millions d'euros), et Wandelbots (robotique, 84 millions de dollars).

Le cluster implanté autour de l'Institut Fraunhofer, à Munich, est un acteur de poids. Celonis, par exemple, leader du process mining, est un "spin out" de l'Université technique de Munich, et BioNTech est née au sein de l'Université de Mayence. Les universités allemandes (Dresde, notamment) déposent également davantage de brevets que les instituts de recherche français.

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