Deliveroo va supprimer 350 emplois, soit 9% de son effectif
Le CEO de Deliveroo, spécialiste de la livraison de repas à domicile va licencier 350 personnes, soit 9% de ses effectifs à travers le monde. En cause, le contexte économique défavorable, la concurrence et les trop nombreux recrutements effectués ces dernières années. A noter que cela n'inclut pas les livreurs, qui sont considérés comme des travailleurs indépendants.
Confrontée à "des vents contraires sérieux et imprévus", la start-up de livraison de repas à domicile Deliveroo devrait prochainement supprimer 350 emplois, soit 9% de son effectif.
Jeudi 9 février, Will Shu, co-fondateur et CEO de l'entreprise, a annoncé la nouvelle à ses salariés dans une note interne, justifiant cette décision par "une inflation record, des taux d'intérêt en hausse, une crise énergétique et des craintes de récession" au Royaume-Uni, où l’entreprise a installé son siège social. C’est là que les licenciements auront principalement lieu, selon les précisions apportées par un porte-parole de Deliveroo à l'AFP. Ils ne concerneront pas les livreurs au statut d’indépendants.
Rectifier le tir après avoir trop recruté pendant la pandémie
"Pour parler franchement, notre base de coûts fixes est trop importante pour notre activité", a déclaré le CEO. Il a commencé par reconnaître avoir dû rectifier le tir après avoir trop recruté ces dernières années pour répondre à une demande de livraison de repas accrue pendant l’épisode Covid, les clients ayant à présent retrouvé le chemin des restaurants. "C'est ma responsabilité. J'aurais dû avoir une approche plus équilibrée de l'augmentation des effectifs, mais je pensais que la croissance du chiffre d'affaires se poursuivrait plus longtemps", a-t-il poursuivi.
Le CEO a aussi accusé la hausse des prix pratiqués par les restaurants pour faire face à l’inflation, provoquant un recul des commandes, mais il a également évoqué la concurrence : "Nous opérons dans un secteur hautement concurrentiel et, dans le même temps, nous sommes confrontés à un environnement de consommation difficile". La société, qui partage ses marchés avec Just Eat, Takeaway et Uber Eats, a dû se retirer l’année dernière des marchés hollandais et australien, ne parvenant pas à s’y imposer.
Se parer au durcissement de la règlementation de son modèle ?
Même si cela n’a pas été mentionné, on peut par ailleurs imaginer que l’entreprise se pare à affronter les coûts qui pourraient survenir au vu de la remise en question du modèle des plateformes de livraison, et de la règlementation plus stricte que prépare notamment la Commission européenne pour améliorer les droits sociaux des travailleurs indépendants.
En France, l’entreprise, jugée pour travail dissimulé, a été condamnée en avril 2022 à la peine maximale de 375 000 euros d'amende dans le premier procès au pénal de l'ubérisation en France. Pour rappel, Deliveroo a été introduit en bourse en mars 2021, une opération valorisant la société à environ 7,6 milliards de livres. Les actions ont perdu 40% de leur valeur au cours des douze derniers mois.
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