Des députés ont rédigé un amendement avec ChatGPT, afin d'alerter sur les risques de l'IA

L’amendement a été déposé par des députés du groupe LIOT dans le cadre de l’examen du projet de loi relatif aux Jeux olympiques de Paris 2024, qui prévoit notamment le recours à l'intelligence artificielle pour les systèmes de vidéosurveillance.

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Des députés ont rédigé un amendement avec ChatGPT, afin d'alerter sur les risques de l'IA

Quarante-deux mots pour l’histoire. Mi-mars, vingt députés français ont déposé le premier amendement rédigé par une intelligence artificielle générative, en l'occurrence par ChatGPT, le robot conversationnel développé par la start-up américaine OpenAI.

Cette première, révélée par la Lettre A, vise à “alerter sur les risques que peut emporter ce type de nouvelles technologies”, expliquent ces parlementaires, issus du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT, le groupe qui a déposé la motion de censure soumise au vote de l'Assemblée le 20 mars), dans leur exposé des motifs, dont la majeure partie a, elle aussi, été écrite par ChatGPT.

L'amendement a été retouché

L’amendement a été déposé dans le cadre de l’examen du projet de loi relatif aux Jeux olympiques de Paris 2024, adopté en janvier par le Sénat. Il porte sur l’article 7, article controversé qui autorise l’expérimentation des caméras “augmentées” pendant des compétitions sportives. Couplées à des algorithmes, celles-ci doivent permettre d’analyser en temps réel les flux d'images, notamment pour repérer des mouvements de foule ou des comportements suspects.

Sollicité par les députés à l’origine de l’amendement, ChatGPT a suggéré une modification à cet article. L’IA recommande d’insérer les mots “sous réserve du respect des droits et libertés fondamentaux des personnes concernées et de l’obligation de garantir une prise de décision humaine à chaque étape du traitement”.

Interrogé par BFM, Jean-Félix Acquaviva, le député à l'origine de l'amendement, reconnaît que la réponse fournie par ChatGPT a été légèrement retouchée pour coller au cadre législatif français.

"Le meilleur comme le pire”

“La mise en place de traitements algorithmiques [...] doit être encadrée afin de préserver les droits et libertés fondamentaux des personnes concernées, notamment en garantissant une prise de décision humaine à chaque étape du traitement”, justifie ChatGPT dans l’exposé des motifs de l’amendement.

Pour les parlementaires, cet exposé “pourrait sembler rassurant”, mais il ne doit pas faire oublier que “l’intelligence artificielle peut permettre le meilleur comme le pire”. En déposant cette amendement, ils souhaitent ainsi faire passer un message: “les questions de droits fondamentaux, de libertés publiques, de justice, de sécurité, en raison de leurs enjeux éthiques et parce qu’elles traitent des hommes et des femmes ne devraient donc jamais être laissées sous le contrôle de la seule intelligence artificielle”.

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