Des exosquelettes et la réalité virtuelle aident des patients paraplégiques à remarcher
La paralysie suite à une blessure à la colonne vertébrale nous laisse-t-elle sans espoir d'amélioration ?
Pas forcément, d'après une étude publiée par un groupe international de chercheurs.
Grâce à un traitement à base d'interface neuronale directe, d'exosquelette robotisé et de réalité virtuelle, ils sont parvenus à redonner partiellement leurs capacités à huit patients.
Julien Bergounhoux
Un groupe de chercheurs a publié mardi 9 août une étude dans la revue Scientific Reports qui démontre que des paraplégiques ont été capable de retrouver l'usage partiel de leurs jambes, et ce alors que les blessure de la colonne vertébrale dont ils souffrent avaient préalablement été diagnostiquées incurables.
Interface neuronale, exosquelette et réalité virtuelle
Un résultat possible grâce à un conditionnement cérébral réalisé à l'aide d'une interface neuronale directe, un exosquelette robotisé et un casque de réalité virtuelle. L'étude s'est déroulée courant 2014, et les patients impliqués souffraient de blessures remontant de 3 à 13 ans auparavant. Leur thérapie a pris la forme de deux sessions d'une heure par semaine dans un laboratoire de Sao Paulo au Brésil, en plus des séances de kinésithérapie classique.
Au bout d'un an d'efforts, les huit patients ont montré des signes d'amélioration. Ils ont retrouvé des sensations dans leurs membres inférieurs et ont même pu les mouvoir. Quatre d'entre eux ont vu leur statut passer de paralysie totale à paralysie partielle, et certains peuvent même marcher sans aide.
Un résultat inattendu
A l'origine, les chercheurs espéraient juste permettre aux patients paraplégiques de marcher à l'aide d'exosquelettes qu'ils contrôleraient par la pensée. Ils ont développé leur propre interface neuronale directe à cet effet : elle intercepte les signaux relatifs aux mouvements générés par le cerveau et les convertis en commandes pour l'exosquelette. La réalité virtuelle a permis de son côté aux patients de croire plus volontiers qu'ils marchaient réellement sur leurs jambes, facilitant l'utilisation de l'exosquelette. C'est au bout de 7 mois que l'inattendu c'est produit : les scientifiques ont constaté que ces entraînements avaient poussé le système nerveux des patients à recouvrer ses capacités.
Comme l'explique Ars Technica, ces résultats, aussi surprenants aient-ils été pour les chercheurs, concordent avec de précédentes études sur le sujet, qui avaient déterminé que 80% des patients paralysés ont toujours des systèmes nerveux fonctionnels malgré leur condition. Ce sont ces parties non-endommagées qui prendraient le relais. D'autres études avaient par ailleurs déjà montré de légères améliorations dans le cas de patients utilisateurs d'interfaces neuronales directes.
4Commentaires
Réagir