
Des hackers iraniens ont ciblé les sites web du gouvernement américain pour "influencer et interférer avec l'élection présidentielle américaine de 2020", alertent le FBI et la Cybersecurity and Infrastructure Security Agency (CISA).
Récupérer les données des électeurs
Les pirates ont analysé des sites nationaux et locaux à la fin du mois de septembre puis ont tenté d'exploiter certains d'entre eux pour récupérer les données des électeurs, selon un rapport publié le 30 octobre, soit 4 jours avant la fin du vote et l'annonce des premiers résultats du scrutin qui oppose Donald Trump à Joe Biden.
Ils ont réussi à compromettre une base de données, précise Jermaine Roebuck, membre de la CISA. "Nous avons la confirmation que dans au moins un État, les hackers ont réussi à accéder à une base de données d'inscription des électeurs via une mauvaise configuration du site web", a-t-il déclaré.
"Nous savons quels Etats spécifiques ont été ciblés et nous travaillons activement avec eux pour assurer une correction" de cette faille, poursuit le haut fonctionnaire. Les noms des Etats visés n'ont pas été divulgués.
L'intégrité du vote est protégée, affirme le rapport
Il n'y a aucune preuve que cette campagne malveillante ait affecté les procédures de vote, affirment les agences américains qui promettent que l'intégrité du vote est protégée. Mais la CISA et le FBI demandent aux collectivités locales de durcir la protection de leurs systèmes informatiques à quelques jours du scrutin électoral. "Nous savons que cette activité existe, nous connaissons les mesures" que vous pouvez prendre pour y remédier, a déclaré Matt Masterson, conseiller principal de la CISA.
Les accusations d'ingérence étrangères dans l'élection se multiplient. Le 22 octobre dernier, le directeur du FBI Chris Wray a accusé la Russie et l'Iran d'avoir obtenu des informations sur les listes électorales américaines. Cette annonce a été faite après que des électeurs démocrates ont indiqué avoir reçu des e-mails menaçants, au nom des "Proud Boys", un groupe d'extrême droite.
"Nous sommes en possession de toutes vos informations. Vous êtes actuellement enregistré comme démocrate et nous le savons parce que nous avons accès à l'infrastructure électorale tout entière", disait l'un de ces e-mails.
Donald Trump, grand détracteur du vote par correspondance
Le directeur des renseignements a également mentionné une vidéo laissant entendre que des gens pouvaient envoyer des bulletins de vote frauduleux, y compris de l'étranger. Une idée défendue par le Donald Trump qui incite les électeurs à doubler leur vote par correspondance dans l'urne.
RIGGED 2020 ELECTION: MILLIONS OF MAIL-IN BALLOTS WILL BE PRINTED BY FOREIGN COUNTRIES, AND OTHERS. IT WILL BE THE SCANDAL OF OUR TIMES!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) June 22, 2020
Le président considère que le vote par correspondance est "la plus grande fraude électorale de l'histoire". Il a même été accusé par ses opposants de tout faire pour détruire le service public postal américain, afin de rendre impossible un tel vote. Des accusations rejetées par Louis DeJoy, le patron du United States Postal Service (USPS).
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