
A l’occasion de la FreelanceFair, Ouishare et Hopwork publient une étude sur la communauté des travailleurs indépendants*. 830 000 personnes correspondent à leur définition du freelance, soit des travailleurs indépendants qualifiés qui se mettent à leur compte et n’emploient personne. Parmi ceux-ci, 490 000 travaillent dans les services aux entreprises et donc été potentiellement interrogés pour cette étude, puisque tel était son périmètre.
Un statut choisi
On y découvre que 90 % des freelancers inscrits sur la plateforme Hopwork ont fait le choix de l’être. Le pourcentage atteint 97 % pour les développeurs. Rien d’étonnant si 88 % des indépendants consultés expriment l’avoir fait parce qu’ils ont un besoin d’indépendance, 44 % disent avoir voulu tester l’entrepreneuriat , 34 % avoir eu l’opportunité d’avoir un client.
Une fois le pas franchi, 48 % disent travailler pour des start-ups ou des PME, 29 % pour des agences ou des ESN, 15 % pour des grands groupes et 8 % pour d’autres indépendants. Et ils travaillent plutôt beaucoup. Si 17 % déclarent travailler moins de trente heures par semaine, 38 % indiquent faire des semaines de 30 à 40 heures, 38 % entre 40 et 50 heures et 15 % travaillent plus de 50 heures par semaine.
Des indépendants épanouis
Si pour nombre d’entre-eux la semaine est bien chargée, ils ne le regrettent pas car ils ont la possibilité d’organiser leurs temps. C’est le premier avantage du statut cité par 52 % des personnes interrogées. 47 % citent la possibilité de choisir ses clients et ses projets et 46 % le choix du lieu de travail. En moyenne, les personnes interrogées déclarent travailler 3,5 jours par semaine depuis leur domicile, une journée chez leurs clients et une demi-journée dans des espaces de coworking.
Cette situation les satisfait tellement qu’ils sont 75 % à estimer qu’ils sont épanouis au travail et autant à se dire près à recommander le freelancing à des amis. Mieux, 91 % des personnes interrogées ne voudraient pas redevenir salarié !
Une situation encore incomprise par l'entourage
Si malaise il y a, ce serait donc dans la manière dont la société les perçoit et notamment les hommes politiques. 97 % des freelances déclarent que les débats politiques et économiques ne tiennent pas compte de leurs spécificités. Il est vrai que très souvent le travail indépendant y est assimilé à du travail précaire, car le débat politique se concentre sur les chauffeurs de VTC ou les cyclistes livreurs de repas à domicile. A l’inverse, rappelons que l’échantillon de cette étude est plutôt constitué de travailleurs indépendants diplômés. Il en résulte que le freelance se sent aussi mal compris par son entourage : 88 % d’entre eux pensent que leurs proches s’inquiètent pour eux.
Si le freelance est heureux, tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ainsi, 48 % voudraient une meilleure protection sociale et 40 % aimeraient passer du RSI (régime social des indépendants) au régime général de la sécurité sociale. Autre point de blocage, l’accès aux prêts bancaires cités par 32 % des indépendants interrogés ou le souhait de voir déplafonné le statut d’auto-entrepreneur demandé par 30 %.
Sur ce point, on peut considérer que les indépendants sont injustes, car les candidats à l’élection présidentielle ont pris en compte ces questions, aussi bien François Fillon, Benoît Hamon ou encore Emmanuel Macron.
* Etude réalisée auprès des utilisateurs de Hopwork entre le 9 janvier et le 14 février 2017. Echantillon de 1014 participants ayant répondu à 24 questions.
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