Digital Realty et le Port de Marseille Fos connectent le câble sous-marin 2Africa
Porté par un consortium d’opérateurs pour démultiplier la connectivité sur le continent africain, le câble sous-marin de fibre optique 2Africa a été présenté ce 8 novembre à Marseille, désormais 7ème hub internet mondial.
Jean-Christophe Barla (Provence-Alpes-Côte d'Azur)
Long de 45 000 km et appelé à relier 33 pays à compter de 2023, le câble 2AFrica est présenté comme "le plus grand projet de câble sous-marin au monde" entre Afrique, Europe et Asie, par le consortium qui le porte et réunit China Mobile International, Meta, MTN GlobalConnect, Orange STC, Telecom Egypt, Vodafone et WIOCC.
Associant Vodafone, le Grand Port Maritime de Marseille (GPMM) et le fournisseur de services de data centers neutres pour les opérateurs télécoms et les fournisseurs de cloud, Digital Realty, l’opération d’atterrage à la station de Marseille, réalisée le 6 novembre et détaillée ce 8 novembre, fait suite à celles concrétisées à Gênes et Barcelone. Elle devrait permettre à la ville, déjà point d’attache de 15 câbles sous-marins internationaux, de continuer à grimper dans la hiérarchie des hubs internet mondiaux dont elle occupe la 7e place (elle était à la 44e il y a sept ans).
"Ce 16e câble est le premier connecté à cette station d’atterrage neutre, il va révolutionner la connectivité de l’Afrique et engendrer, par cette nouvelle capacité, une explosion des flux de données sur Marseille, d’autant plus que six autres câbles y arriveront prochainement", confie Fabrice Coquio, SVP de Digital Realty et président de Digital Realty France (ex-Interxion France) qui exploite depuis peu un 4e datacenter de 6 700 m2 à Marseille, "MRS4", sur le domaine portuaire, près de son "MRS3" où Vodafone a choisi de se brancher. Digital Realty exploite plus de 300 data centers dans 27 pays dont 105 sur 13 pays européens.
Mise en service progressive
L’investissement global n’a pas été communiqué par les acteurs du consortium. Le câble représente une capacité de 180 Tb/s et comprendra 16 paires de fibres. Il sera relié à terme à 46 stations d’atterrage, tout autour de l’Afrique et jusqu’en Inde, à l’est, et au Royaume-Uni au nord, connectant potentiellement plus de 3 milliards de personnes.
Pour Cynthia Perret, directrice du programme câble 2Africa, "le projet est le fruit de discussions entamées en 2018 avec les différents partenaires du consortium. Le contrat a été signé en mars 2020. La partie Est de la Méditerranée sera mise en service dans le courant du 1er semestre 2023, la partie Ouest le sera au 1er semestre 2024. Il va permettre d’augmenter la bande passante sur l’Afrique et de déployer de nouveaux usages et systèmes numériques avec une bien plus grande fiabilité, sûreté et rapidité qu’aujourd’hui. Il est arrivé qu’un pays, après un incident, soit coupé du monde pendant plusieurs semaines, le temps de réparer. Quasiment tous les pays africains ont besoin d’une meilleure connexion."
Sur les 45 000 km de l’infrastructure, 730 répéteurs sont positionnés pour amplifier le signal. Il aura fallu deux années et 7 navires pour reconnaître la route la plus appropriée pour son implantation. Entre le début et la fin de son installation, il faudra 3 ans et 2 200 jours et l’implication de six navires câbliers, l’intégralité de la flotte d’Alcatel Submarine Networks (ASN). "En décembre, quatre câbliers travailleront simultanément", indique Frédéric Cazeneuve, "Project Marine Manager" d’ASN. Louis Dreyfus Travocean est intervenu pour le tirage de câbles sur l’enceinte du GPMM. Pour Frédéric Dagnet, directeur de cabinet du Port de Marseille Fos, "La sécurisation du site est un plus pour l’atterrage, c’est un critère fort aux yeux des opérateurs et des clients."
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