
A l'occasion de la conférence de présentation du salon Paris Retail Week, qui se tiendra du 10 au 12 septembre prochain, Havas Paris se prête à l'exercice des prédictions. L'agence a mené une étude en avril et mai dernier auprès de 4000 consommateurs (âgés de 18 ans et plus) en France, en Chine et aux Etats-Unis. De ce sondage, Havas Paris tire cinq grandes tendances qui devraient transformer le commerce dans les mois à venir : l'hyper-proximité, l'essor du commerce conversationnel, la préoccupation du "bien consommer", l'inquiétude quant à l'utilisation des données personnelles et l'avènement du "discount branché". Nous avons extrait cinq chiffres clés de cette étude.
- 74% des Français sondés veulent être libres de pouvoir faire un achat à tout moment où qu'ils soient (dans les transports, au travail, chez soi, pendant leurs loisirs). Un premier résultat qui rappelle la notion d'ubiquité, qui désigne dans le commerce la nécessité pour une marque d'être présente partout et à n'importe quel moment de la journée.
- Ce besoin d'hyper-proximité et d'ubiquité est directement lié au développement des assistants vocaux et des enceintes connectées comme Echo d'Amazon ou Google Home. Les conclusions de l'étude le démontrent. Alors que seulement 9% des Français possèdent d'ores et déjà un assistant conversationnel (contre 28% des Américains) 56% des Français consultés pensent que les assistants conversationnels vont rendre leur vie plus facile. "Le client devra avoir la possibilité de dire à voix haute, dans sa voiture, dans sa cuisine, et bientôt dans tout type d'endroit, qu'il manque un pack de lait et il faudra que cette phrase soit enregistrée comme une commande", prédisait ainsi Laurent Thoumine, directeur retail, mode et luxe chez Accenture France & Benelux.
- 86% des Français sondés ont le sentiment que les produits du quotidien sont dangereux pour leur santé, contre 72% pour les consommateurs chinois interrogés et 76% pour les Américains. Face à ces nouvelles craintes, "les réponses sont techniques, commerciales et marketing. Le digital propose ainsi aux consommateurs des outils pour plus de transparence et de responsabilité, à l’instar des applications qui informent sur la composition d’un produit (comme l'appli Yuka, ndlr)", explique l'étude. Reste aux distributeurs de repenser leurs offres pour réinstaurer une certaine confiance chez les consommateurs.
- Autre enseignement de l'étude menée par Havas : 86% des Français sont prêts à payer plus cher pour une enseigne ou une marque qui fait preuve d'éthique dans la gestion de leurs données. Un taux particulièrement élevé, mais peu surprenant compte tenu des dernières actualités (scandale Cambridge Analytica et partage des données avec les constructeurs de smartphones) qui secouent Facebook ou encore la récente entrée en vigueur de la RGPD, la nouvelle réglementation européenne relative à la protection des données personnelles.
- Enfin, 75% des Français pensent qu’aujourd’hui la qualité n’est pas synonyme de prix élevé. "Avec le digital, il devient possible d’industrialiser la personnalisation de chaque objet ou de chaque produit. Résultat, chacun accède à un produit unique au prix d’une production de masse", avance l'étude, qui souligne également le désir des consommateurs d'une relation plus directe avec les fabricants au détriment des intermédiaires. Pas étonnant donc que les DNVB, ces marques nées en ligne et qui vendent et interagissent directement avec leurs clients sans passer par un réseau de distribution qu'elles ne maîtrisent pas, connaissent un certains succès, à l'image de la start-up Sézane qui vient de séduire un investisseur américain.
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