Diva, la nouvelle arme du pôle Agri Sud-Ouest Innovation pour accélérer la digitalisation de l’agri/agro
Le pôle de compétitivité Agri Sud-Ouest Innovation vient de lancer à Toulouse un premier appel à projets dans le cadre d'un programme européen. Baptisée Diva, cette initiative vise à accélérer le développement et l'introduction de solutions numériques innovantes en agriculture et agroalimentaire.
Robotique, Intelligence Artificielle, Big data, objets connectés... Diva a pour ambition est d’accélérer le déploiement d’innovations numériques dans les secteurs agricoles, agroalimentaires, mais aussi plus largement, de l’environnement et de la forêt. Conçu et coordonné par le pôle Agri Sud-Ouest Innovation, ce programme européen s’adresse aux PME, fournisseurs de solutions numériques innovantes ou opérateurs des marchés visés, tous acteurs de nouvelles chaînes de valeur en émergence.
Pour la conduite de Diva (pour boosting innovative Digitech Value chains for Agrofood, forestry and environment), le pôle a décroché la gestion d'un budget 4,1 millions d’euros de financements européens. Un fonds disponible pendant 3 ans, qui sera distribué principalement (75 % de l’enveloppe totale) à des PME du secteur, sous forme de "chèque innovation" de 10 000 à 60 000 euros. "L'idée n'est pas forcément de développer des technologies de rupture, mais plutôt d'identifier des technologies adaptables à l'agriculture et à l'agro-alimentaire et de faciliter leur application", précise Nicolas Nguyen-The, chargé de mission au sein du pôle et coordinateur de Diva.
Coup d'envoi du premier appel à projets
Pour faciliter la mise en relation entre des entreprises du numérique et de l'agriculture, Agri Sud-Ouest Innovation a comme partenaire dans cette aventure le cluster régional DigitalPlace, qui fédère les acteurs régionaux du numérique. "Plus de 150 PME ou start-ups devraient pouvoir bénéficier de ce dispositif", souligne Nicolas Nguyen-The.
Mais attention, les PME et start-ups d'Occitanie et de Nouvelle Aquitaine (terrain de jeu du pôle Agri Sud-Ouest Innovation) ne sont pas les seules à pouvoir candidater. Le programme est bien européen. S'il est piloté depuis Toulouse par les équipes du pôle, il associe 10 partenaires pour 6 pays participants (France, Grèce, Italie, Portugal, Espagne et Irlande). Un premier appel à projets vient d'être lancé. Les dossiers devront être déposés avant le 1er février 2019.
Pour susciter les vocations, le pôle vient d'organiser à Toulouse une première grande journée Boost’Up Diva, d'échanges et d'inspirations. L'événement co-organisé par Agri Sud-Ouest Innovation et le cluster Digital Place, en partenariat avec Coop de France Occitanie et deux communautés de start-ups de l’Agtech et FoodTech en France, La Ferme Digitale et #Cofarming, a réuni près de 200 acteurs économiques : des coopératives agricoles, des industriels de l'agroalimentaires, des entreprises de solutions agronumériques, des entreprises du numérique, mais aussi des chercheurs et des universitaires. Si le gros des troupes venait d'Occitanie et de Nouvelle Aquitaine, d'autres sont venus d'Ile-de-France, des Pays-de-Loire, d'Auvergne-Rhône-Alpes ou encore de Provence-Alpes-Côte d'Azur. L'occasion pour certains de présenter leur projet ou de lancer des appels à candidatures pour trouver des partenaires.
Une trentaine de projets déjà identifiés
Parmi eux, une quinzaine de start-ups avec des projets très divers. MyEasyFarm, basée à Reims (Marne) propose de la mutualisation de matériels agricoles, sur la base de plateforme collaborative et de connectivité des machines, Sinafis, à Castres (Tarn), co-développe avec l'Institut Français du Vin une sonde connectée pour suivre la densité du vin pendant les processus de vinification.
VegetalSignals, à Bordeaux, est spécialisée dans la détection des signaux électriques émis par les plantes. "On peut observer chez les plantes une modulation de ces signaux en fonction du jour ou de la nuit, de la température, de l’hygrométrie... Mon but est d’intercepter cette forme de 'langage' et d'apprendre à l'interpréter", explique Fabien le Bourdiec, fondateur de VegetalSignals.
De son côté, Franck Milone, fondateur de la start-up Delled, à Paris, lance publiquement son appel : "Nous cherchons un ou des partenaires pour engager des modèles d'expérimentation pour déployer notre solution de gestion de culture". Delled travaille sur l'optimisation des éclairages dans les serres horticoles, pour moduler la lumière en fonction des besoins de la plante.
Certains offreurs de solutions technologiques ont fait le déplacement à la recherche de nouvelles opportunités de business. C'est le cas de Martin de Reynal, de la société Exotic Systems, basée à Clermont-Ferrand. Ce bureau d'études, spécialisé dans la conception d'objets connectés complexes et multicapteurs se dit prêt à s'embarquer dans des partenariats de type consortium pour postuler à Diva.
Même démarche pour la société toulousaine Adveez, spécialiste de la géolocalisation d'objets dans des environnement sensibles, dont la solution de tracking équipe de nombreux équipements aéroportuaires. "Nous sommes à l'écoute pour adapter notre technologies à d'autres environnements, que ce soit en agriculture ou en agroalimentaire", précise Matthias Moulinier, chef de projet chez Adveez. "Nous avons déjà identifié une trentaine de projets qui devraient candidater dans les prochaines semaines", souligne Nicolas Nguyen-The.
Favoriser les passerelles entre le monde agricole et celui du numérique
En marge du lancement de l'appel à projets, l'équipe coordinatrice du programme Diva vient de mettre en place un dispositif dédié à favoriser ces passerelles entre les acteurs du monde agricole et agroalimentaire et ceux du numérique. Chacun va ainsi pouvoir déposer en ligne ses appels à défis, pour proposer des sujets de collaboration et trouver le bon partenaire pour se lancer dans le programme européen. Il est aussi prévu de constituer un recensement de sites candidats pour tester et démontrer la faisabilité technologique de nouvelles solutions et d'autres ateliers croisés vont être organisés, sur le modèle de cette première journée toulousaine, sur d'autres territoires.
Avec 440 adhérents (entreprises, centres de recherche, institutionnels) et 664 projets labellisés ou agréés depuis sa création en 2007, qui ont mobilisé plus de 752 millions d'euros d'investissements R&D, dont 313 millions d'euros de subventions publiques, Agri Sud-Ouest Innovation est le 1er pôle de compétitivité agricole et agroalimentaire français.
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