Dotfile lève 2,5 millions d’euros pour déployer sa plateforme de vérification de la conformité des clients
Dotfile, start-up française qui automatise les systèmes de vérification des clients, notamment pour des fintech, a annoncé ce 7 février une levée de fonds en seed de 2,5 millions d’euros. L’objectif : atteindre les banques traditionnelles et les institutions financières plus établies et conquérir les marchés britannique et allemand.
Dotfile est une start-up française créée en 2021 qui propose, notamment aux fintech, une plateforme SaaS leur permettant de vérifier à distance la conformité de leurs clients, que ce soit des personnes ou des sociétés.
Elle a annoncé, le 7 février 2023, une levée de fonds en seed de 2,5 millions d’euros menée par V13Invest, le fonds de la Fédération Française des Jeux (FDJ), Kima Ventures, Pareto Holdings ou encore Super Capital. Plusieurs fondateurs de start-up issues de la fintech ont également pris part au financement.
Une plateforme qui vérifie la conformité des clients, entreprises et particuliers
Dotfile est une Regtech, c’est-à-dire une start-up s’attaquant à la numérisation de la conformité règlementaire. Plus précisément, elle développe des technologies qui automatisent les processus de vérification de la conformité des clients. Lorsqu’il s’agit de particuliers, la plateforme vérifie leur identité, l’authenticité de leur justificatif de domicile, leur numéro de téléphone ou encore leur adresse e-mail et s’assure que celle-ci n’a pas été utilisée dans le cadre de fraude sur des sites marchands par exemple.
Dans le cas d’une société, la solution de Dotfile commence par vérifier qu’elle est en activité, s’intéresse à sa santé financière et s’assure qu’elle ne soit pas visée par des actions en justice par exemple. Puis, elle contrôle les personnes qui la représentent, tel qu’expliqué plus haut, et vérifie qu’elles ne soient pas sur les listes des sanctions internationales.
De nombreuses entreprises ont besoin de solutions de vérification, d’abord parce qu’elles en ont l’obligation (elles doivent respecter un certain nombre de règles qui visent par exemple à prévenir le blanchiment d’argent), ensuite pour se prémunir de la fraude.
Une plateforme connectée à des bases de données qui intègre des technologies de vérification
"Ces vérifications existent depuis un certain temps, mais elles sont encore très largement exécutées manuellement. C’est ainsi que les dépenses en conformité atteignent environ 200 milliards de dollars par an dans le monde. En automatisant ces procédures de conformité, Dotfile aide les organisations à se protéger contre les risques légaux, financiers et réputationnels tout en diminuant les coûts opérationnels associés", explique Vasco Alexandre, cofondateur et directeur général de Dotfile.
Pour cela, la plateforme propose un catalogue avec différents outils de vérification comme la vidéovérification, elle est connectée à diverses sources de données : les bases de données d’entreprises des états, des services de vérification d’identité ou encore des listes de sanctions LCB-FT (lutte contre le blanchiment et financement du terrorisme). Elle intègre également des API de détection et un panel de technologies de vérification.
"Il faut que nos clients puissent se protéger des risques sans pour autant faire fuir les clients. Nous faisons en sorte que le processus de vérification soit le moins frustrant possible car il se déroule à un moment clef : l’ouverture d’un compte, le début d’une relation, c’est assez déterminant pour la satisfaction client", poursuit le cofondateur.
Une activité soutenue par des réglementations complexes et hétérogènes
Avec la digitalisation des services financiers – à laquelle la pandémie a bien contribué – et l'émergence de technologies comme la blockchain, la demande en solutions de KYC (Know-your-Customer) et KYB (Know-your-Business) à distance a beaucoup augmenté.
"Mais notre activité est surtout soutenue par une règlementation qui ne cesse de se complexifier, les régulateurs sont de plus en plus durs à l’égard des sociétés financières et des fintech", précise Vasco Alexandre, qui rappelle que 5 milliards de dollars d’amendes ont été distribués dans le monde en 2021.
En plus d’être complexes à mettre en place, elles seraient très hétérogènes entre les différents pays. "Les sociétés qui opèrent dans plusieurs marché doivent ainsi jongler entre plusieurs règlementations et avoir des process différents pour chacun, nous parions sur une approche tout-en-un qui s’adapte à différents contextes réglementaires et aux besoins spécifiques de chaque client".
Dotfile a profité de l’explosion des fintech
Dotfile compte une douzaine de clients, principalement des fintech, et a ainsi profité de leur explosion, le secteur fintech français a levé 2,9 milliards d'euros cette année, près de 30% de plus qu'en 2021.
Elle compte également parmi ses clients des places de marché, elles aussi astreintes à un certain nombre de régulation. Elles doivent notamment contrôler les marchands avant qu’ils puissent proposer ses produits sur leur marketplace. "Ces espaces sont susceptibles d’être exploités par des acteurs frauduleux qui pourraient notamment se vendre des produits à eux-mêmes dans le but de blanchir de l’argent", explique le DG, qui ajoute : "On peut aussi adresser l’industrie des jeux de hasard, c’est le sens de l’investissement de la FDJ dans Dotfile".
Atteindre les banques traditionnelles et les institutions financières plus établies et conquérir
Avec 2,5 millions d'euros levés, la start-up souhaite atteindre d’autres entreprises du secteur financier comme les banques traditionnelles ou les institutions financières plus établies ; étendre le nombre de vérifications disponibles au sein de son catalogue, par exemple la vérification des comptes en banque ; et exporter Dotfile à l’international. "On a des clients en France principalement, mais aussi en Espagne en Italie et en Israël. On veut conquérir de nouveaux marchés, en Europe pour l’instant, en particulier le Royaume-Uni et l’Allemagne".
L’entreprise, qui emploie pour l’heure une dizaine de salariés, compte également doubler ses effectifs – notamment pour renforcer son équipe tech – avant la fin de l’année. Elle n’a pas souhaité communiquer sur son chiffre d’affaires.
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