Drones et IA : la solution de deux start-up du Nord pour l'entretien des ponts

Deux jeunes entreprises de Tourcoing lauréates d'un appel à projets du gouvernement sur les ponts connecté en 2021, Weaverize et Corrosia, mettent au point une solution pour faciliter la détection des défauts sur les ouvrages d'art dans le cadre. Elle associe images vidéo prises par des drones et intelligence artificielle.

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Drones et IA : la solution de deux start-up du Nord pour l'entretien des ponts
Le Bixby Creek Bridge, à Monterey, aux Etats-Unis

Weaverize, start-up spécialisée dans la R&D pour la création d'applications innovantes, travaille avec une autre entreprise nordiste, Corrosia, spécialisée dans le suivi de fabrication de structures métalliques, sur un projet de surveillance et de gestion des désordres sur les ponts.

Elles ont remporté ensemble en 2021 un appel à projets du gouvernement sur les ponts connectés grâce à leur projet commun : il s'agit de faciliter la surveillance des défauts pouvant survenir sur ces ouvrages d'art et de rendre plus rapides et pertinentes les réparations ou actions correctrices nécessaires.

L'appel à projets a été publié tandis que les deux start-up avaient déjà commencé à créer les premières "brique" d'un "outil de reporting automatique" pour l'inspection de sites industriels, explique Rémi Auguste, président et directeur technique de Weaverize. Le principe : l'inspecteur prend des photos du bâtiment puis l'intelligence artificielle détecte les défauts et pré-génère un rapport d'inspection que l'inspecteur peut modifier. Dans le cadre du projet sur les ponts, ils ont décidé d'utiliser la vidéo, ce qui nécessite de modifier la méthodologie.

Drones, vidéo et IA
La prise de vue pose assez peu de problèmes. Corrosia dispose du matériel d'inspection : des petits drones qui peuvent se faufiler dans des conduites de 30 cm de diamètre et filment en 4K. Mais le passage à la vidéo constitue un changement radical en terme de gestion des images. "Traiter une image [unique et fixe, ndlr], ça va vite, mais avec les 30 images par seconde de la vidéo, il faut assurer des traitements optimisés, explique le directeur technique. Les images vidéo sont aussi encodées et parfois entrelacées pour compresser le flux vidéo et cela impacte leur perception par l'IA". Les partenaires ont donc créé un outil pour annoter les vidéos de drones très rapidement, quasiment en temps réel.

Entraîner l'IA à analyser ces images nécessite de disposer d'une grande quantité de données au préalable. Grâce à un partenariat avec la Métropole européenne de Lille, les promoteurs du projet ont pu tourner des vidéos sur plusieurs ouvrages d'art de la métropole lilloise. "Nous sommes en phase d'annotation des vidéos et d'entraînement du réseau de neurones de l'IA sur ce corpus d'images", poursuit Rémi Auguste.

Nouvelles "briques"
La pénurie de matériel provoquée par la pandémie de Covid-19 a un peu ralenti le projet : les cartes graphiques nécessaires se sont faites rares et les prix se sont envolés mais les partenaires ont mis à profit les 95 000 euros qu'ils ont reçus dans le cadre de l'appel à projets pour recruter un ingénieur.

L'objectif des deux partenaires : présenter à l'issue de la durée de l'appel à projets en 2024 un produit utilisable de façon industrielle, commercialisable ou déjà commercialisé, indique Rémi Auguste. Au-delà de ce périmètre, ils réfléchissent déjà à ajouter de nouvelles "briques" au projet de départ comme la génération automatique de rapports d'inspection ainsi que la visualisation des défauts sur une reconstitution de l'ouvrage en 3D, explique le directeur technique, "pour que le gestionnaire voie sur un seul modèle où se trouvent les défauts pour organiser les réparations ou les opérations de maintenance".

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