Ecov lève 11,7 millions d’euros pour multiplier ses lignes de covoiturage en zones périurbaines
Ecov, qui opère 55 lignes de covoiturage dans les territoires ruraux et périurbains français, lève 11,75 millions d’euros pour changer d’échelle. L’ambition est de multiplier ce réseau par 25 d'ici 2030.
C’est l’heure de la série A pour l’opérateur français de covoiturage courte distance Ecov. Il a annoncé avoir levé 11,75 millions d’euros auprès de la Banque des territoires (CDC), BNP Paribas, Ademe Investissement et Maif Impact.
Jeune pousse française de l'économie sociale et solidaire, sur le créneau des trajets courte distance partagés depuis 2014, Ecov opère de véritables lignes de covoiturage, avec conducteurs réguliers et arrêts, comme pour les bus. Elles sont au nombre de 55 aujourd’hui, réparties sur une trentaine de territoires périurbains et ruraux et déployées sous différentes marques d’exploitation telles que Covoit’ici, Lane, M Covoit’ Lignes + ou Star’t.
Multiplier par 25 le nombre de lignes
Le fonctionnement ? Les usagers se rendent à la station la plus proche, renseignent leur destination dans une application ou par SMS, et attendent qu’un conducteur vienne les chercher. La société revendique un temps d’attente moyen inférieur à 4 minutes pour les passagers, et un taux de départ avec un conducteur de plus de 98%.
Avec cette levée de fonds, Ecov vise le volume. L’opérateur souhaite multiplier par 25 le nombre de lignes déployées en France d’ici 2030. Afin de mener à bien cette croissance, l’entreprise prévoit de plus que doubler ses effectifs pour atteindre une équipe de 200 personnes dans les trois ans à venir.
Une approche construite avec les collectivités
Alors que le marché du covoiturage traditionnel est en train de se consolider autour du récent rachat de Klaxit par Blablacar, cette actualité confirme qu’Ecov joue sur un autre terrain. L'entreprise affirme dans son communiqué que "son approche structurelle prend plus de temps, mais que les résultats sont à la hauteur de l’effort.”
Contrairement à la plupart des start-up de covoiturage, Ecov ne se contente pas de mettre en relation des conducteurs et des passagers, elle inclut des adaptations de l’infrastructure et des garanties de qualité de service. Elle propose aux collectivités territoriales de créer des lignes avec bornes connectées et panneaux à affichage variable qui viennent en supplément d'une application, non indispensable. La jeune pousse prend une commission sur les trajets réalisés ou est rémunérée par la collectivité territoriale, en fonction des accords passés.
Ecov devient société à mission
Le modèle semble vertueux. L’entreprise affirme que 80% des passagers de ses 55 premières lignes sont d’anciens usagers de la "voiture solo" et qu’elles permettent à certains de se débarrasser d’un véhicule. A titre d'exemple, plus de 20% des passagers du réseau Lane, qui permet de relier Bourgoin-Jallieu à Lyon, ont déclaré s'être démotorisés grâce à l'implantation de ce service.
Agréée ESUS (entreprise solidaire d’utilité sociale) depuis sa création, Ecov a profité de la levée de fonds pour aller chercher le statut de Société à Mission, qui permet à une entreprise de déclarer publiquement que sa raison d'être est bénéfique pour l'intérêt général. Il ne confère pas d'avantages financiers, fiscaux ou sociaux.