Edflex lève 12 millions d’euros pour sa plateforme de formation digitale destinée aux entreprises
Edflex, une start-up française qui propose une plateforme d’agrégation de contenus de formation en ligne destinée aux grandes entreprises, a levé 12 millions d’euros pour tenter de s’imposer en Europe.
La start-up tricolore Edflex, qui développe depuis 2016 une plateforme de formation en ligne dédiée aux grandes entreprises, annonce ce 11 mai 2023 avoir levé 12 millions d’euros. Le tour de table a été dirigé par Educapital et réunit le family office Wille Finance, le business angel Jean-Stéphane Arcis et les investisseurs existants, Maif Avenir et Arkéa Capital. Il doit permettre à l’entreprise d’obtenir les droits pour de nouveaux contenus exclusifs, et d’investir le marché européen.
Un "Spotify de la formation"
Edflex ne crée aucune formation, c’est un agrégateur de contenus. La start-up regroupe au sein de son logiciel 10 000 sources d’apprentissage dans 230 domaines allant du développement personnel (prise de parole, gestion du stress) à des sujets plus techniques tels que les langages de développement, en passant par le management. Il peut s’agir de vidéos de youtubeurs, de podcasts, de cours en ligne ou encore d’articles.
À la manière d’un Spotify, Edflex commercialise, auprès des entreprises, un accès à sa plateforme, qui prend la forme d’une application sur laquelle on peut rechercher et filtrer par thème ou type de contenu. "Ce sont les DRH qui achètent des licences. Ils doivent faire évoluer les compétences de leurs salariés et Edflex leur permet de gagner du temps en mettant à leur disposition un catalogue digital complet et renouvelé quotidiennement", affirme Clément Meslin, co-fondateur de la société.
Une intelligence artificielle repère les nouvelles sources
Comment cela se met-il en place légalement ? "C’était le principal sujet lors de notre première levée de fonds", explique le co-fondateur. "On a les droits pour exploiter chaque formation agrégée. Comme Spotify, on ne rémunère pas tous les créateurs de contenu. Certains youtubeurs ou podcasters se contentent de la visibilité BtoB ainsi offerte, mais avec les acteurs plus traditionnels de la formation, on partage le revenu généré".
Pour actualiser son catalogue, Edflex a développé une intelligence artificielle capable de faire du crawling sur le sujet, elle repère de nouvelles sources pertinentes de e-learning et fait une première sélection. "Comme on ne lui fait pas confiance à 100%, notre équipe pédagogique (d’humains !) les analyse et c'est elle qui décide de les faire entrer ou non dans notre produit en se basant sur vingt critères de qualité", précise Clément Meslin.
Edflex s'adresse aux grands groupes
La start-up compte 200 clients parmi lesquels Orange, Total Energies, Axa Banque ou encore Manpower. Elle s’adresse aux entreprises de plus de 1000 salariés et compte beaucoup de groupes internationaux, ce qui explique que 85% de son chiffre d’affaires provient de clients français, mais que 55% des utilisateurs de la plateforme sont situés à l’étranger. Tous les secteurs sont concernés mais les ESN seraient particulièrement représentées.
"Notre plateforme est utilisée aussi bien par de très hauts dirigeants (le co-directeur de Total Energies par exemple), que par des salariés travaillant dans les mines en Afrique", souligne le co-fondateur.
Obtenir davantage de contenu exclusif
La start-up, qui emploie 70 salariés entre Paris et Nantes, ne souhaite pas communiquer sur son chiffre d’affaires. Clément Meslin assure que "le modèle est en place pour être rentable", mais ce n’est pas la priorité de l’entreprise. "Avec cette levée de fonds, on veut avant tout investir dans nos contenus et s’ouvrir de nouveaux marchés à l’international".
Le dirigeant souhaite proposer de plus en plus de formation en exclusivité. "Aujourd’hui on couvre très bien la partie contenus ouverts et gratuits, mais comme Spotify qui a dû convaincre des labels de musique, on doit aller convaincre les principaux éditeurs certifiants pour avoir du contenu exclusif et pertinent. On l’a déjà fait avec Openclassroom et récemment avec la Cegos, un gros acteur de la formation", explique-t-il.
Cap sur la Suisse, la Belgique, l’Autriche et l’Allemagne
Par ailleurs, la somme levée doit permettre à Edflex de s’imposer sur de nouveaux marchés à l’étranger. Le co-fondateur, qui se targue d’être "leader en France sur l’agrégation de contenus de formation" veut aussi le devenir en Europe avec une priorité sur la Suisse, la Belgique, l'Autriche et l'Allemagne.
Il explique que l’entreprise devra faire face à la concurrence de Go1, un gros acteur australien proposant le même type de solution, arrivé sur le marché européen il y a huit mois avec l’acquisition de la start-up franco-suisse CoorpAcademy. L’Amérique du Nord est la cible dans deux ans, avec l’intention de lever à nouveau des fonds à ce moment-là. L’objectif est de passer de 850 000 à 10 millions d'utilisateurs dans le monde d’ici cinq ans.