Emmaüs dans le sillage de Vinted et Leboncoin
En lançant Trëmma le 25 janvier, son site de vente de seconde main entre particuliers, la famille Emmaüs veut tout à la fois attirer une génération connectée et la sensibiliser au don. Sur la plateforme, les utilisateurs cèdent un bien, vendu par la communauté Emmaüs, dont le bénéfice contribue à soutenir une action solidaire en lien avec le numérique.
Imaginée par Label Emmaüs, l’une des coopératives adhérentes au mouvement caritatif Emmaüs, Trëmma combine le financement participatif et la vente d’occasion entre particuliers. Déjà à l’origine du site de vente en ligne qui porte son nom, la structure a voulu aller plus loin.
"Depuis 70 ans, la revente finance notre action. Le marché de la seconde main n’intéressait personne il y a dix ans alors qu’on estime que d’ici 2030, il devrait dépasser celui du neuf. Notre modèle économique est bousculé par le secteur privé avec Vinted ou Leboncoin, nous devions donc nous repenser au-delà de nos 450 points de vente", détaille Maud Sarda, directrice de Label Emmaüs.
Plutôt qu’une application, la coopérative a opté pour un site mobile first développé par Accenture à titre gracieux dans le cadre d’un mécénat de compétence. Le cabinet juridique Fidal a conçu les conditions générales d’utilisation sur le même principe tandis que l’agence de communication Bearideas a créé bénévolement le logo et la charte graphique.
Donner au lieu de vendre
"Avec Trëmma, ce ne sont pas les plateformes de l’économie sociale et solidaire qui se financent en revendant directement leurs objets, mais les particuliers qui financent des projets de solidarité en donnant quelque chose", résume Label Emmaüs. Concrètement, l’utilisateur créé une annonce pour l’objet dont il veut se délester en l’agrémentant d’une photo puis sélectionne l’un des quatre projets solidaires proposés pour définir lequel sera le bénéficiaire du montant de la vente.
"Tous placent le numérique au cœur de leur action que ce soit pour l’insertion professionnelle ou comme vecteur de réemploi", insiste Maud Sarda, qui rappelle que la mission d’Emmaüs reste d’accompagner et de former les publics. "Nous même, nous formons des gens à des métiers en tension comme ceux du e-commerce." Une fois l’annonce déposée, le modérateur fixe le prix du bien avant que l’annonce ne soit disponible sur Trëmma et relayée sur la marketplace Label Emmaüs qui compte déjà 1,3 million de produits et a accueilli quatre millions de visiteurs en 2020.
La coopérative gère ensuite le service après-vente et accompagne le donateur dans l’expédition de l’objet vendu en ligne. "Nous voulons replacer le don au centre de la solidarité dans le prolongement des bric-à-brac présents sur le territoire. C’est un moyen d’instaurer un nouveau réflexe pour une génération connectée qui ne nous connait pas." Cette présence en ligne vise aussi à répondre aux besoins des territoires isolés qui n’ont pas de boutique Emmaüs à proximité. Après moins d’une semaine, Trëmma a déjà reçues plus de 300 annonces tandis que les projets solidaires ont obtenu, en moyenne, entre 20% et 30% des financements nécessaires à leur réalisation.
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