En 2023, Bpifrance continuera à soutenir le secteur de la blockchain et des cryptos
La banque publique d'investissement finance directement et indirectement les start-up de la blockchain. Parmi ses projets, elle étudie le lancement d'un fonds Web3 qui pourrait investir en tokens.
L'Assemblée nationale doit examiner les 24 janvier et 25 janvier le projet de loi "portant diverses dispositions d'adaptation au droit de l'Union européenne dans les domaines de l'économie, de la santé, du travail, des transports et de l'agriculture", dans lequel figure un amendement du sénateur Hervé Maurey proposant de rendre obligatoire l'agrément PSAN pour pouvoir proposer des crypto-actifs en France dès le 1er octobre 2023. Agrément délivré par l'AMF qu'aucun prestataire sur actifs numériques n'a encore réussi à obtenir.
Le dossier est très suivi par les acteurs du secteur, de crainte de voir le développement de l'industrie des cryptomonnaies française stoppé net par la réglementation, qui prendrait de l'avance sur le règlement européen MiCA.
75 millions d'euros d'exposition
Si le secteur français de la crypto a tendance à se sentir persécuté par le législateur, il est un acteur public dont le soutien lui est acquis : Bpifrance. Certes, l'action de la banque publique d'investissement envers le secteur de la blockchain ne fera sans doute pas l'affiche de son bilan d'activité 2022, qui sera présenté le 16 février, par rapport à ses priorités que sont le soutien à l'industrie, la transition énergétique, ou encore d'autres innovations du domaine numérique. Cependant, il n'est pas négligeable. L'exposition directe et indirecte de Bpifrance au secteur de la blockchain totalise aujourd'hui près de 75 millions d'euros.
"Notre rôle est de permettre à l'écosystème français d'être compétitif et de créer autant de valeur que possible. Il y a urgence, quand on sait que les financements ont atteint près de 40 milliards de dollars aux États-Unis, et qu'en France on en est à 2 milliards depuis 2015", explique Ivan de Lastours, Blockchain & crypto lead chez Bpifrance. Sur plus de 90 start-up financées dans l'Hexagone, Bpifrance a participé à 70% des opérations.
Un investissement direct dans plusieurs start-up
La banque publique d'investissement a distribué 30 millions de financements aux entreprises du secteur sous la forme de subventions et de prêts, investi 10 millions en direct dans six start-up (dont Ledger, Acinq, Arianee et Dogami), et près de 35 millions d'euros dans plusieurs fonds crypto (dont celui de Ledger-Cathay).
Ivan de Lastours détaille l'importance pour la banque d'investissement d'être fonds de fonds : "Aux États-Unis, les fonds de pension investissent dans les fonds crypto, en France ce sont plutôt des family offices et des particuliers fortunés."
Un fonds pour investir en tokens ?
Bpifrance travaille par ailleurs sur un projet de fonds d'investissement dédié au Web3, qui pourrait investir en tokens. Pour Ivan de Lastours, cela relève d'une double mission. "En tant que banque, il est important pour nous d'apprendre à maîtriser le fonctionnement de ces opérations ; et ce serait un moyen de pouvoir soutenir des entreprises qui font des levées de fonds en tokens, qui sont une nouvelle classe d'actifs numériques, un objet financier encore pas très bien identifié."
Le projet n'a à ce stade pas de calendrier défini. "Le sujet est délicat car on est dans une phase compliquée, avec des acteurs au comportement frauduleux qui ont jeté le discrédit sur les cryptomonnaies". Selon lui, le secteur n'est d'ailleurs pas encore arrivé au bout des effets dominos du scandale FTX. Dont le fameux amendement du sénateur Maurey n'est qu'un effet de traîne.
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