En attendant le lancement de sa cryptomonnaie, l'Association Libra change de nom et devient Diem

La Libra Association devient "Diem". Une étape supplémentaire pour s’affranchir de ses liens avec Facebook, qui lui ont jusqu’ici plutôt porté préjudice.

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En attendant le lancement de sa cryptomonnaie, l'Association Libra change de nom et devient Diem

Libra reprend le rythme des annonces. Après quelques mois de discrétion, le projet de monnaie numérique annoncé par Facebook en mai 2019 revient sur le devant de la scène. D’abord avec l’adoption d’un nouveau nom, puisque l’Association Libra, le consortium d’entreprises investies dans le projet, devient Diem.

"Le projet Diem fournira une plateforme simple pour que l’innovation fintech prospère et permette aux consommateurs et aux entreprises de mener des transactions instantanées, peu coûteuses et hautement sécurisées", explique Stuart Levey, son dirigeant, dans un communiqué.

Des cadres issus de banques et institutions respectées
Autre annonce majeure, la création d’une filiale baptisée Diem Networks, qui va opérer le système de paiement. Pour muscler sa gouvernance et rassurer les observateurs, cette nouvelle entité intègre en autre la chercheuse israélienne Dahlia Malkhi (CTO), déjà mobilisée sur le projet Libra. Par ailleurs, James Emmett, ex-patron de HSBC en Europe et à la tête de Libra Networks, devient directeur général, Sterling Daines (ex-Crédit Suisse) conserve les rênes des missions liées à la conformité, Ian Jenkins (HSBC) va occuper le poste de directeur financier et risques et Saumya Bhavsar (ex-Crédit Suisse) devient directrice juridique.

Ces changements interviennent alors que la cryptomonnaie souhaite "renforcer son indépendance organisationnelle à mesure qu'elle se dirige vers une l’autorisation réglementaire de son lancement". Trop associée à Facebook, Libra souffre depuis l’annonce de son lancement de sa grande proximité avec le réseau social américain.

Marquant une "étape de maturité et une indépendance croissantes" du projet, ces annonces visent pour la structure à s’affranchir des critiques fréquemment émises vis-à-vis du géant californien, notamment en matière de données personnelles et de respect des réglementations. Par ailleurs, l’usage d'une cryptomonnaie non souveraine dans le cadre de blanchiment d’argent – utilisé potentiellement dans le cadre de financement du terrorisme – fait partie de l’argumentaire des opposants à la Libra.

Dans l'attente d'une licence de systèmes de paiement
Ainsi, l’Association Diem "poursuivra une mission de construction d'un système de paiement sûr, sécurisé et conforme qui rend les personnes et les entreprises du monde entier autonomes". Alors que le lancement est attendu dans quelques semaines, l’heure est visiblement à rassurer l’écosystème en mettant en avant une équipe de cadres issus des grandes structures bancaires et institutionnelles. Stuart Levey, lui-même ancien directeur juridique de la banque HSBC, a également été en charge de l’Office of Terrorism and Financial Intelligence (TFI), qui dépend du Département du Trésor des Etats-Unis, sous les administrations Bush puis Obama.

L'Association rappelle s’être engagée à attendre l’autorisation réglementaire de la FINMA, l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers, dont une licence de systèmes de paiement. La demande a été déposée en avril.

Cette annonce est également à analyser au regard des dernières révélations du Financial Times, le 27 novembre dernier, qui expliquait que Libra allait être lancée en début d’année prochaine dans une version limitée. Seule une version numérique adossée au dollar serait opérationnelle, du moins dans un premier temps. Pour rappel, le nom du portefeuille de cryptomonnaie, Calibra, avait été lui aussi rebaptisé, en en mai dernier, pour devenir Novi.

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