
Qu'est-ce qu'un écosystème entreprenarial, et comment le modéliser au mieux selon les contextes nationaux ? La question n'est pas seulement rhétorique : elle est d'une importance stratégique pour le développement des start-up en France et à l'étranger. C'est à cette question que s'intéresse Nicolas Colin, associé fondateur de TheFamily, incubateur pour jeunes pousses. Il livre ses pistes de réflexion à travers un long billet publié sur Medium. Le secret des environnements qui favorisent la création d'entreprise ? Un mariage réussi entre détenteurs de capital, de savoir-faire, et les "disrupteurs", porteurs de rébellion. "Dans tout pays, ces trois ingrédients sont présents, mais dans des proportions variables", explique le diplômé de Telecom Bretagne et de l'Ecole nationale d'administration.
L'écosystème entreprenarial modélisé par TheFamily / © Nicolas Colin
LA toxicité de l'écosystème français
Point culminant de l'argumentation de l'ingénieur : expliquer pourquoi l'écosystème entreprenarial français échoue-t-il à soutenir les start-up quand l'écosystème américain les voit fleurir et prospérer. Après avoir également passé en revue la situation du Royaume-Uni, de l'Allemagne ou encore d'Israël, Nicolas Colin énonce son diagnostic : la France possède en abondance capital, savoir-faire et potentiel de rébellion, mais échoue... parce que leurs détenteurs ne se fréquentent pas assez.
Et plus précisément ? Au banc des accusés, on touve l'économie de la rente, qui gèle des masses financières qui auraient pu être investies dans de jeunes projets innovants. Quant au savoir-faire (celui des ingénieurs), il est mal employé : la plupart d'entre eux finissent managers dans de grandes sociétés traditionnelles plutôt que créateurs d'entreprises. Alors, rien à sauver ? Le fondateur de TheFamily voit une lueur d'espoir avec Blablacar, success-story de start-up à la française. "Au travail", conclut-il, résolument optimiste.
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