[En images] Quand design et data ne font qu'un, à la Fondation EDF

Les données, ce ne sont pas juste des chiffres, des lettres, des points. Elles représentent des fractions de réalité, mais parfois de manière abstraite. Quoi de mieux que l'art pour leur donner du sens ? David Bihanic, professeur en data design, a réuni à la Fondation EDF des artistes de différents univers, dont le point commun est d'utiliser la data pour composer leurs oeuvres. 

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[En images] Quand design et data ne font qu'un, à la Fondation EDF

La Fondation EDF ouvre ses portes depuis mai et jusqu’au 6 octobre 2018 à une exposition surprenante, ou le matériau de création des artistes est la data. David Bihanic, commissaire de l’exposition, est professeur en data design à l’Université Paris I Panthéon Sorbonne. Dans son propos d’introduction au voyage 123 data, il résume son point de vue : “Face à ce déluge informationnel, le design entend jouer un rôle essentiel en vue, d’une part, de résoudre la formalisation et l’expression de données et, d’autre part, d’y déceler de nouvelles orientations et finalités d’emploi ou d’usage.” Autrement dit, dans cet espace, attendez-vous à une mise en scène double : des représentations de données où le design est véritablement mis au service de l’analyse de celles-ci, et à l’inverse, des travaux où la représentation de données sert à rendre de véritables oeuvres d’art.

La désormais célèbre Tele-Present Water

Au rez-de-chaussée, la première oeuvre marquante est celle de David Bowen : Tele-Present Water. Un quadrillage rouge souple qui se meut grâce à des câbles suspendus au rythme d’une vague du Pacifique. Perdue depuis 2011, la balise qui transmet les mouvements houlographiques d’une partie de l’océan fonctionne toujours. Sa fonction GPS a rendu l’âme, l’occasion pour l’artiste de s’emparer du mouvement en lui-même alors qu’il n’avait plus d’intérêt purement scientifique.

Une exposition participative

Outre cette oeuvre emblématique, le rez-de-chaussée, c’est aussi l’occasion pour les visiteurs de participer à l’exposition. D’abord avec Data Strings, le tableau de data participatif du collectif Data Domestic Streamers. Ce groupe d’artistes préfère la participation directe des passants aux statistiques, et mettent à disposition des visiteurs des bobines de fil pour que ceux-ci laissent leur trace sur le tableau. Le principe est simple : on choisit sa couleur en fonction de son état d’esprit : optimiste ou pessimiste. Ensuite, il s’agit de choisir une proposition par colonne. Les quatre colonnes sont nommées “J’ai confiance dans”, “Je crains”, “Je choisis”, et “Je suis”. Les parcours de chacun se dessinent au fil de la journée, et la densité du fil indique quels sentiments regroupent le plus de personnes.

Optimiste ou pessimiste ? Laissez votre trace, bleue ou jaune, dans ce tableau de données

Une autre manière de participer est le Casino Las Datas. Dans ce casino, les machines acceptent les jetons fournis par la data. Plus on révèle d’informations sur soi, plus on a de jetons. Les données commencent par le prénom et le sexe, qui valent 1 jeton chacun, et finissent par l’empreinte digitale et le numéro de carte bleue, qui valent 10 jetons chacun. Une manière de montrer dans cette salle à l’ambiance apparemment secrète, comment posséder toutes sortes de données peut d’un coup rendre son détenteur puissant, ou comment sur un coup de malchance, avoir donné trop d’informations personnelles peut mener à sa perte.

Le Casino Las Datas

Donne moi tes données, je te donnerai des jetons

Quand le design est au service des données

A l’étage, c’est plutôt le design qui est au service des données. Un tableau met par exemple en évidence les trois étapes du chemin de la data sur Facebook : “Storing information”, “Algorithmic Processing”, “Targeting”. Autrement dit il y a les informations que nous mettons volontairement - ou presque - qui sont stockées au départ. Puis elles sont enrichies par notre activité sur le réseau, mais aussi sur les appareils avec lesquels nous nous connectons, et couplées à d’autres informations. Enfin, elles sont redirigées vers des publicitaires etc pour être utilisées dans le cadre de la consommation, généralement.

A côté de ce graphique parlant, se trouve une série d’écrans, alimentés par un data center visible, qui mettent en scène des bases de données, principalement grâce à des cartes. On y trouve une carte proposant un indice de verdure des villes, une illustrant le mouvement des vents, ou encore une retraçant le nombre et les migrations des réfugiés depuis que ces chiffres sont entrés dans la base de données l’ONU. Le designer Ekene Ijeoma peut donc proposer un suivi de l’évolution, directement sur la même carte, plutôt que de laisser les choses statiques.

Un sous-sol plein de bonnes ondes

Enfin au sous-sol, des animations sur écrans montrent différentes utilisations de la data. Parmi celles-là, “The Architecture of Radio”, de Richard Vijgen, fait exister grâce à un écran les ondes radio qui nous entourent. Celles-ci sont invisibles pour nous, et en perdent leur aspect concret. Les rendre visuelles permet à la fois d’utiliser ces données pour rendre une animation tout en poésie sur un écran, et nous faire prendre conscience de leur existence, mais surtout de leur multitude.

Les ondes ont des couleurs

Encore d’autres mystères des données sont à découvrir dans ces trois salles, toujours en lien avec le data design. Alors n’hésitez plus : jusqu’au 6 octobre, à la Fondation du Groupe EDF, 6 rue Récamier, dans le 7ème arrondissement de Paris, 123 data vous ouvre ses portes du mardi au dimanche de 12h à 19h.

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