Environnement, sanctions, vie privée… Le laboratoire de la Cnil présente son programme de travail
En 2022 et 2023, le laboratoire d'innovation numérique de la Cnil va travailler sur l'impact environnemental du numérique, les incitations économiques à la conformité, les moyens mis à la disposition des citoyens pour faire respecter leur vie privée, et les nouvelles formes de captation de données.
Le laboratoire d'innovation numérique de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (LINC) présente son programme de travail pour le second semestre 2022 et une partie de l'année 2023. Outre l'information au public, cette présentation vise à apporter plus de visibilité sur les projets en cours afin de permettre "des collaborations avec d'autres acteurs qui travaillent sur des sujets similaires".
L'impact environnemental du numérique
Le LINC a identifié quatre thématiques. La première concerne "les grands enjeux sociétaux", et en particulier la protection de l'environnement. Les experts se posent la question suivante : alors qu’elle pose pour principe la minimisation des données, et une certaine frugalité, la protection des données pourrait-elle participer de la protection de l’environnement ? Ces travaux doivent aboutir à la publication en 2022 d'un cahier "Innovation et prospective" qui portera sur l'impact environnemental, tant positif que négatif, du numérique, et sur l'évaluation du coût environnemental de la protection des données ou le coût en liberté de la protection environnementale.
Le deuxième thème porte sur la compréhension de l'économie des données. A ce titre, le LINC travaillera sur les incitations économiques à la mise en conformité, autres que la sanction pécuniaire souvent perçue comme "la principale incitation économique". Il se penchera également sur les nouvelles places de marché de la donnée, et plus précisément sur la revente de données de géolocalisation. Une étude de 15 mois vient d'être lancée par la Cnil sur ce sujet. Elle souhaite tester le potentiel de réidentification des personnes à partir d'un échantillon de données récupéré gratuitement auprès d'un courtier.
Comment protéger ses données en pratique ?
Dans le cadre du troisième thème, le laboratoire s'intéressera aux moyens à disposition des citoyens pour protéger leur vie privée au quotidien. Ce projet étudiera les différents moyens pour les utilisateurs d'échapper ou de s'opposer à la collecte de leurs données personnelles par des entités publiques ou privées. Différentes stratégies seront étudiées : le recours au droit, les stratégies d’opposition passive (camouflage, anonymisation) et les stratégies actives des utilisateurs (data pollution).
Le dernier thème porte sur les nouvelles formes de captation de données qui sont utilisées pour améliorer la précision des données collectées ou pour contourner les protections qui sont déployées. Le laboratoire s'intéressera notamment à l'analyse automatique des émotions s'appuyant sur la vidéo, le texte et la voix. Des passerelles seront faites avec d’autres thématiques, comme en matière de santé (analyse psychologique, santé mentale) ainsi qu’avec le fonctionnement de l’intelligence artificielle, largement utilisée dans ce type de traitement.
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