[Étude] La convergence entre physique et numérique est le défi de la décennie, selon Accenture
Pour le géant du conseil Accenture, les entreprises doivent travailler sur la réconciliation entre monde physique et numérique pour la décennie à venir. IA générative, identité numérique et transparence des données soutiendront cette orientation.
"Quand l’atome rencontre l’octet" : c’est ainsi que le cabinet de conseil international Accenture voit la prochaine décennie. Il a publié aujourd’hui la 23e édition de son rapport annuel "Tech Vision", réalisé auprès de plus de 4000 dirigeants d’entreprises dans près de 30 pays, et concernant 25 secteurs d’activité. Celui-ci donne les tendances technologiques qui marqueront les cinq à dix prochaines années selon le cabinet, et dont il considère que les entreprises doivent se soucier.
D'après l'étude, c’est la convergence des mondes numérique et physique qui transformera la prochaine décennie. Après avoir pendant des années numérisé des processus, voire des parties entières de l'organisation, les entreprises doivent passer à la réconciliation de ce monde digital avec le physique. C’est en tout cas le message que le géant du conseil veut faire passer à ses clients. Evidemment, cela implique les technologies liées au "métavers" : jumeaux numériques, réalité mixte, etc. C'était le thème du rapport 2022.
Mais pas seulement. Pour que les entreprises soient préparées à cette transformation et puissent prendre de l’avance sur leurs rivaux, Accenture leur conseille cette année de se pencher sur quatre thématiques : l’IA générative (sans grande surprise) mais aussi l’identité numérique, la transparence des données et la "boucle de rétroaction entre science et technologie".
L’IA générative, nouvelle ère de l’intelligence d’entreprise
C’est le sujet technologique du moment, la généralisation des technologies d'intelligence artificielle génératives, notamment portée par la médiatisation de ChatGPT, ne pouvait pas être omise du rapport. Accenture voit cette rupture technologique comme une opportunité, tout comme 95% des dirigeants interrogés qui s’accordent à dire qu’elle marque une nouvelle ère de "l’intelligence d’entreprise".
À titre d’exemple, le rapport cite CarMax, une entreprise américaine de vente de voiture qui a utilisé le service Azure OpenAI de Microsoft pour accéder à un modèle GPT-3 pré-entraîné qui a lu et synthétisé plus de 100 000 commentaires de clients pour chaque marques et modèles de véhicules. 5000 résumés ont ainsi été générés, une tâche qui, selon CarMax, aurait pris onze ans à son équipe éditoriale.
Elle assure que les entreprises, au lieu de se demander comment ces nouvelles technologies pourrait les chahuter, doivent réfléchir, en collaboration avec leurs équipes, à comment cela pourrait les assister et participer à leurs processus. Face aux nombreuses interrogations de ses clients, Accenture a mis en place un Centre d’excellence sur l'IA générative et les grands modèles de langage ou LLM (Large language models) ainsi qu’une équipe dédiée rassemblant 1600 professionnels afin de guider et d'informer les chefs d'entreprise sur le sujet.
L’identité numérique, "must have" de la convergence numérique
Deuxième sujet majeur de la décennie à venir selon Accenture : l'identité numérique, citée comme un must have de la convergence des mondes physiques et numériques. 85% des dirigeants interrogés estiment qu’il s’agit d’un impératif commercial stratégique et non plus seulement d’une question technique.
"On s’identifie depuis des années dans le monde digital avec un pseudo et un mot de passe. Mais on voit toutes les limites de ce système, qui ne permet pas que cette identité nous suive et reste cohérente dans les différents sous monde numériques", commente Christophe Jeantet, directeur exécutif responsable d'Accenture Technology en France.
Simplification des procédures administratives, uniformisation des procédures de vérification d’identité, lutte contre les fraudes, l’identité digitale comprendrait plusieurs avantages selon le rapport.
Institutions et entreprises sont sur le coup
Des initiatives sont lancées par les gouvernements, souvent dans le cadre de partenariats public-privé. L'Estonie a été l'un des premiers pays à adopter l'identité numérique. Au Royaume-Uni, le gouvernement a confié la délivrance d’Identités numériques aux acteurs privés Paypal et The Post Office tandis que la France s’appuie sur La Poste via France Connect, qui offre une compatibilité entre les systèmes d'identification de plusieurs plateformes institutionnelles, comme l'Assurance maladie ou Impôts.gouv.fr.
De grosses entreprises sont aussi sur le coup comme Microsoft, qui a lancé l’année dernière Microsoft Entra Verified ID, un produit basé sur des normes d'identité décentralisées, ainsi que des start-up, à l’instar de l’estonienne Veriff, qui propose un logiciel de vérification d'identité en ligne disponible dans 190 pays.
"Des acteurs du monde bancaire comme Master ou Visa ont aussi lancé des réflexions sur le sujet, estimant que la carte bancaire dont tout le monde dispose, pourrait être le bon support", ajoute Christophe Jeantet. Selon le rapport, le marché de l'identité numérique devrait passer de 27,9 milliards de dollars en 2022 à 70,7 milliards de dollars en 2027.
La transparence des données, facteur clé de différenciation
Troisième thématique abordée : la transparence des données. 90% des dirigeants sont conscients qu’elle est désormais un facteur clé de différenciation concurrentielle au sein des organisations et entre les secteurs d'activité.
Accenture leur conseille de moderniser leurs bases de données (la plupart des architectures d’entreprises n’étant pas conçues pour gérer le volume réceptionné), et de viser plus de transparence à la fois sur la collecte, l’utilisation, puis la vente et l’achat de data. Une fois cela fait, elles doivent en exploiter le plein potentiel, explique le rapport.
Science et technologie, main dans la main
Dernier sujet qui constituera selon Accenture une tendance importante dans les prochaines années : la boucle de rétroaction entre la science et la technologie. Elle s’intensifie, chacune accélérant les progrès de l'autre, d'une manière qui, selon 75 % des personnes interrogées, pourrait débloquer de grands défis mondiaux.
"L’exemple date un peu maintenant mais le vaccin ARN contre le Covid-19 a été développé en un temps record grâce à la technologie, au cloud et à l’IA, en particulier aux progrès de l'immunologie computationnelle utilisée pour développer des vaccins candidats", ajoute Christophe Jeantet.
"Les technologies alimentent les sciences et inversement, on le voit aussi clairement dans l’informatique quantique", poursuit-il. Le rapport cite par ailleurs l’espace : les technologies le rendent plus accessible et permettent d’améliorer les connaissances des scientifiques sur la physique des fluides, les maladies, les matériaux, le climat et autres, ce qui permet, telle une boucle vertueuse, d’améliorer ou de créer de nouvelles technologies.
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