Evernote déménage en Europe et ferme ses bureaux aux Etats-Unis

Vingt-trois ans après sa création à San Francisco, l’avenir d’Evernote se joue désormais de ce côté de l’Atlantique. Mercredi 5 juillet, l’application de prise de notes et gestion des tâches a licencié l’ensemble de ses salariés aux Etats-Unis, rapatriant l’intégralité de ses activités en Europe.

Cette annonce intervient huit mois après l’annonce du rachat d’Evernote par Bending Spoons, une société italienne qui développe plusieurs applications mobiles, qui avait levé 340 millions de dollars quelques semaines auparavant. Ses dirigeants assurent que leur “projet pour Evernote est plus ambitieux que jamais”, grâce à “l’expertise des plus de 400 employés de Bending Spoons”.

Un milliard de valorisation

Au départ, Evernote avait développé une technologie permettant de retranscrire un texte manuscrit. La start-up a ensuite entièrement basculé vers son application de prises de notes hébergées sur Internet, permettant à ses utilisateurs de se connecter sur plusieurs terminaux. Celle-ci a gagné en popularité auprès du grand public avec l’émergence des smartphones à partir de 2018.

Evernote a ensuite lancé une offre payante pour monétiser son service, cherchant notamment à séduire les entreprises. Elle a attiré plusieurs millions de clients. Ses premiers succès lui ont permis de lever 290 millions de dollars auprès de fonds de grands fonds de capital risque. En 2013, sa valorisation avait atteint un milliard.

Concurrence

Mais l’ancienne start-up vedette de la Silicon Valley a été rattrapée par la concurrence, offrant des solutions similaires gratuitement. Pour trouver de nouvelles sources de recettes, elle a tenté de diversifier son activité, notamment en lançant des accessoires et fournitures de bureau. Une stratégie qui n’a pas fonctionné. En 2015, son directeur général Phil Libin quitte son poste et 18% des employés sont licenciés.

Pour survivre, Evernote a longtemps cherché à lever de nouveaux fonds, revendiquant une base de 250 millions d’utilisateurs (sans préciser s’il s’agissait de nombre d’utilisateurs actifs ou d’inscrits) et 100 millions de dollars de revenus annuels récurrents. La start-up n’avait cependant pas trouvé d’investisseurs, forçant sa vente à Bending Spoons.

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