Everysens lève 6 millions d’euros pour sa solution de suivi du fret ferroviaire

La start-up tricolore Everysens, qui développe un logiciel et des capteurs permettant aux industriels de suivre le transport de leurs marchandises par les voies ferroviaires, a levé 6 millions d’euros pour tenter de s’imposer sur le marché européen.

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Everysens lève 6 millions d’euros pour sa solution de suivi du fret ferroviaire
Youness Lemrabet, PDG et fondateur d'Everysens

La start-up lilloise Everysens, qui développe une plateforme de suivi et de gestion du fret ferroviaire, annonce ce 10 mai 2023 une levée de fonds de 6 millions d’euros en série A. Les capitaux, récoltés auprès d’Alter Equity, du fonds d’investissement régional des Hauts-de-France Rev3 Capital ainsi que de plusieurs business angels, doivent lui permettre de se faire un nom en Europe, notamment en renforçant sa présence et ses équipes en Allemagne, en Autriche et en Suisse, des marchés prioritaires.

Suivre en temps réel les marchandises expédiées

La jeune pousse développe depuis 2015 une plateforme SaaS permettant aux industriels de piloter et de suivre de bout en bout et en temps réel leurs marchandises expédiées par les rails, ceci grâce à une gamme de capteurs et modules de transmission développés en interne et fixés sur les wagons, qui permet leur tracking.

Le suivi est par ailleurs facilité par des partenariats avec une quarantaine d’entreprises ferroviaires et loueurs de wagons en Europe, notamment la SNCF pour la France, qui transmettent à Everysens les informations sur l’avancée de la marchandise et les éventuels retards.

"On sait en temps réel où sont les wagons, s’ils ont déjà été déchargés ou pas, comment fonctionne le réseau, s’il y a eu un incident technique ou un changement d’itinéraire par exemple. Nos clients peuvent ainsi agir rapidement en fonction, en prévenant l’usine qui attend telle matière première, en transférant la marchandise sur la route si cela permet un gain de temps, etc.", explique Youness Lemrabet, PDG et fondateur d'Everysens.

"On fait aussi de la prévision de disponibilité basée sur du machine learning, qui permet de savoir si suffisamment de wagons seront disponibles pour effectuer tel transport à telle date par exemple", ajoute-t-il.

Rendre le ferroviaire plus fiable pour les industriels

La société se targue ainsi de "décarboner le transport de marchandises en accélérant le report modal depuis la route vers le rail, qui émet en moyenne 9 fois moins de gaz à effet de serre".

"Le rail est le mode de transport le plus difficile à gérer, c’était une boite noire. Un camion, on sait où il est, par contre des wagons sont souvent perdus, ce qui rebute parfois les industriels. Il fallait rendre le ferroviaire fiable, surtout pour les gros pollueurs", explique Youness Lemrabet.

La start-up leur permet également, grâce à un calculateur de CO2, de comparer les trajets pour mesurer et valoriser l’impact carbone de leurs expéditions. L’entreprise travaille en ce moment sur une deuxième version plus performante, qui devrait être prochainement disponible pour ses clients. "Il utilise des données réelles (emplacement du train, des wagons, trajet parcouru, type de locomotive utilisée, diesel ou électrique...), alors que la plupart des calculateurs existants utilisent des modèles de simulation", précise le fondateur.

Cap sur l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse

L’entreprise compte une trentaine de clients dans douze pays européens parmi lesquels de grands chargeurs industriels de la chimie, des céréales, de la sidérurgie ou encore des matériaux de construction tels que ArcelorMittal, Arkema, Cargill, CRH, HeidelbergCement ou encore TotalEnergies.

Avec cette levée de fonds, elle entend déployer massivement sa solution dans la région DACH (Allemagne, Autriche, Suisse) où le ferroviaire serait "deux fois plus développé qu’en France". En ce sens, la start-up a récemment ouvert un bureau à Duisbourg en Allemagne, en plus de ceux situés à Lille et à Paris. Everysens emploie 64 collaborateurs pour l’heure et prévoit une vingtaine de recrutement d’ici l’année prochaine.

Younes Lemrabet n’a pas souhaité communiquer son chiffre d’affaires. Il assure que la start-up était "très proche de la rentabilité", mais qu’il ne s’agit plus de son objectif à court terme, préférant passer à un cycle d’investissement pour parvenir à "se faire un nom en Europe".

Mutualiser ses données avec Shippeo

L’entreprise française Shippeo, qui levait 40 millions d’euros à la fin de l’année dernière, est sur le même créneau, mais elle s’attaque à tous les modes de transport. Les deux start-up ont noué un partenariat pour mutualiser leurs données : Shippeo fait profiter Everysens de son réseau de transporteurs routiers et maritimes, et lui fournit des ETA (Estimated Time of Arrival) routiers détaillés et des événements d’expéditions maritimes pour qu'Everysens puisse anticiper les impacts de ces flux sur le fret ferroviaire. Et Everysens communique à Shippeo ses ETA ferroviaires, positions GPS et statuts de chargement.

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